À l’approche de la grande finale du Top 14, le président du Stade Toulousain, Didier Lacroix revient sur une saison hors norme, via Midi Olympique.
Entre tragédies personnelles, blessures à répétition et tempêtes médiatiques, Toulouse a traversé une année profondément marquante. Mais à travers l’épreuve, c’est une équipe soudée, plus forte que jamais, qui s’apprête à disputer le titre face à Bordeaux-Bègles.
Un club transformé par l’épreuve
Quand il évoque les mois écoulés, Didier Lacroix laisse poindre l’émotion.
« Si on avait six heures devant nous et un divan… » souffle-t-il, la voix chargée. L’exercice a été d’une rare intensité, marqué par des drames humains inoubliables. La disparition de Mehdi Narjissi, puis celle de l’épouse de Joe Tekori, ont laissé des traces profondes. « Des événements tragiques, que personne ne prévoit, et qui laissent une marque indélébile. »
Pour autant, le club a refusé de s’enfermer dans la douleur. « Peut-être qu’on ne passera jamais à autre chose, ou que ce sera toujours un peu différent. Cette saison nous a changés à jamais. »
Une hécatombe de blessures et une affaire qui secoue
La saison n’a laissé aucun répit. Dupont, Capuozzo, Mauvaka… Aucun secteur de jeu n’a été épargné par les absences. « Je suis incapable de pointer un seul paramètre. On avait tout préparé pour l’éviter, et pourtant… » constate le président.
Malgré cela, Toulouse a avancé, poussé par la force du groupe. « Il nous manque des joueurs mais on continue d’avancer. Et certains vont vivre leur première finale, peut-être leur premier titre. »
L’épisode Jaminet, fortement relayé, aurait pu ébranler l’équilibre. Mais l’unité a prévalu. « Est-ce que ça nous a soudés ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’il y avait encore de la joie dans les vestiaires. Et des sourires. Le rugby, c’est aussi ça. »
La force d’un collectif bâti sur des valeurs
Au cœur de cette saison complexe, le lien humain est devenu le socle. « Il fallait une force mentale et collective pour affronter tout ça. On l’a fait avec amour, avec un grand A. Sur ce plan-là, je pense qu’on a été à la hauteur. »
À la veille de la finale, Lacroix mesure le chemin parcouru. « On est encore là. On va tout donner et comme le dit souvent Ugo, on a des putains de mecs. » Le constat est clair. « Oui, clairement », répond-il sans détour lorsqu’on lui demande si c’est la saison la plus difficile de sa présidence. Mais pas question de s’abriter derrière les coups du sort. « On ne se cachera pas derrière. On a relevé des défis, et on va essayer d’en relever un dernier. »