À la veille du dernier acte du Top 14, Didier Lacroix est revenu sur une saison marquée par les épreuves, mais aussi par la résilience de tout un club. À quelques jours d’affronter l’Union Bordeaux-Bègles, récent champion d’Europe, le président du Stade Toulousain s’est confié sur les tempêtes traversées par ses hommes cette année.
Au sortir d’une demi-finale éprouvante contre Bayonne, Ugo Mola avait évoqué une « saison en enfer », une formule qui avait divisé l’opinion. Pourtant, en coulisses, cette déclaration faisait écho à un vécu bien réel.
Ce mercredi, dans un entretien exclusif accordé au Midi Olympique, Didier Lacroix n’en dit pas moins. Les mots sont pesés, les souvenirs encore à vif.
Deux tragédies qui ont bouleversé le club
Le président toulousain revient notamment sur la disparition bouleversante de Mehdi Narjissi, jeune espoir du club, décédé lors d’un stage avec les Bleuets en Afrique du Sud. Un drame qui a profondément marqué le collectif.
« L’équipe crabos, notamment, ne s’en est pas remise », confie-t-il, en refusant toutefois de s’abriter derrière « ces évènements tragiques que personne ne prévoit ». Pour lui, « ces drames vont très certainement [les] marquer à vie », et il reconnaît humblement : « Je n’arrive pas à trouver les solutions ».
Ce deuil s’est doublé d’un autre choc : la perte brutale de l’épouse de Joe Tekori. Une succession d’épreuves qui laisse des traces indélébiles. « On n’est toujours pas passés à autre chose et peut-être qu’on ne passera jamais à autre chose, ou que ce sera toujours un peu différent. Cette saison nous a changés à jamais », souffle-t-il.
Une hécatombe physique et mentale
Outre ces tragédies, la saison du Stade Toulousain a aussi été rythmée par les blessures, dont celle d’Antoine Dupont, pièce maîtresse du jeu toulousain. Un revers de plus pour une équipe pourtant préparée à tout. « On avait tout préparé pour l’éviter, et pourtant », regrette Didier Lacroix, avant de rappeler l’essentiel : « On continue d’avancer ».
L’espoir renaît malgré tout. Certains joueurs vivront ce samedi leur toute première finale avec le maillot rouge et noir. Une étape symbolique, presque réparatrice. « Est-ce que ça nous a soudés ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’il y avait encore de la joie dans les vestiaires. Et des sourires. Le rugby, c’est aussi ça », raconte-t-il avec émotion.
Le Brennus comme source d’unité
En regardant vers le Stade de France, le dirigeant toulousain mesure la grandeur de l’obstacle à venir. « Ce qu’on va affronter, c’est ce qui se fait de mieux ! » affirme-t-il en évoquant l’UBB. Mais l’ambition reste intacte : « Ce qu’on veut, c’est sortir notre meilleur rugby. Celui qui nous permettra d’être devant à la dernière minute et de rentrer à la maison avec le Bouclier ». Et de conclure par une déclaration forte : « Le Brennus, il est chez nous, c’est notre héritage. À nous de continuer à l’honorer ».