Après des saisons marquées par les blessures et les frustrations, Anthony Jelonch s’apprête à vivre sa première finale de Top 14 en tant que titulaire avec le Stade Toulousain. Une revanche attendue pour le troisième ligne, portée par la sérénité… et l’amour.
Une attente de quatre ans pour enfin jouer sa finale
Arrivé à Toulouse en 2021, Anthony Jelonch a longtemps rongé son frein. Le solide flanker du Gers a vécu de nombreuses campagnes toulousaines… depuis les tribunes. La faute à deux graves blessures au genou, en 2023 puis en 2024, qui l’ont tenu éloigné des terrains au moment crucial. À chaque fois, Toulouse soulevait le Brennus. Sans lui.
Mais cette fois, c’est différent. Samedi soir, il sera sur la pelouse. Enfin.
Interrogée via Midi Olympique, la compagne d’Anthony Jelonch, Léa Murie, joueuse au Stade-Toulousain et également internationale Français s’est confiée.
« On ne pourra pas enlever le fait qu’il faisait partie de l’aventure les saisons dernières mais ce n’est pas totalement pareil, avoue celle qui compte huit sélections avec les Bleues. Être sur la pelouse, c’est forcément mieux. “Antho” est très heureux d’en être là aujourd’hui. On sent qu’il lui tarde le coup d’envoi pour tout défoncer. »
Une force tranquille… même avant une finale
À l’image de son tempérament, Anthony Jelonch ne laisse rien transparaître. Ni stress, ni excitation débordante. Fidèle à son caractère discret, il traverse cette semaine avec le calme d’un paysan du Gers habitué aux tempêtes.
« On n’en parle pas énormément, explique Léa Murie. Je pense que ça lui prend assez l’esprit lors des entraînements pour rester là-dessus tout le temps. À ce niveau-là, Anthony est quelqu’un d’assez discret qui garde certaines choses pour lui. C’est un compétiteur mais il n’est pas en boucle. »
Et même à l’approche de la rencontre la plus importante de sa saison, Jelonch garde les pieds sur terre. « Il continue de faire à manger. Ce n’est pas parce qu’il est en finale qu’il va se la couler douce (rire) » lance Léa Murie, mi-amusée, mi-admirative.
Un soutien précieux… à domicile
Au cœur de son équilibre : leur relation. Deux sportifs de haut niveau qui vivent au même rythme, avec les mêmes codes. « On se comprend facilement lorsque l’on évoque nos carrières et les difficultés qu’on peut rencontrer. Je trouve que c’est important. Nous vivons un peu dans le même monde et ça ne peut pas être négatif. On se motive tous les deux comme on peut. Les phases finales, ce n’est pas forcément éternel dans un club. Quand on a la chance d’y être, il faut en profiter. »
Ce samedi, elle sera dans les tribunes du Stade de France, plus supportrice que jamais.
Pour lui… et pour Antoine Dupont
S’il porte le maillot rouge et noir pour lui-même, Anthony Jelonch aura aussi une pensée particulière pour un grand absent : Antoine Dupont. Blessé, le capitaine toulousain manquera cette finale, et les deux amis ne fouleront toujours pas ensemble la pelouse d’un tel événement.
« Leur relation est tellement spéciale… Il veut gagner pour Antoine. Les deux dernières années, il était dans cette position. Il sait ce que c’est. Pendant le Tournoi, Anthony a pris un petit coup sur la tête après la grave blessure de “Toto” car il savait directement qu’allaient suivre de longs mois de rééducation. »
Et si tout se passe bien ?
Si Toulouse l’emporte, pas question pour Jelonch de lever le pied en dehors du terrain, du moins pas tout de suite. « S’il gagne, je le laisserai bringuer pendant plusieurs jours. Par contre, il faudra rapidement repartir aux fourneaux ensuite… (rire) »
À quelques heures du choc face à l’UBB, Anthony Jelonch aborde la finale avec le calme des anciens et la détermination des affamés. Une opportunité qu’il compte bien saisir.
