Il ne faut pas tout lui mettre sur le dos. Non, ce n’est pas Louis Bielle-Biarrey qui a fait perdre l’Union Bordeaux-Bègles face au Stade Toulousain (39-33) samedi soir au Stade de France. Mais dans un match aussi serré, la moindre étincelle peut tout faire basculer.
Et cette fois, l’ailier bordelais, pourtant l’un des hommes forts de la saison, n’a pas pu jouer son rôle de détonateur.
Yannick Bru, son manager, avait pourtant tenté un coup en titularisant son ailier vedette, resté à l’arrêt depuis le 7 juin après un choc face à Vannes. Officiellement remis, médicalement apte, Bielle-Biarrey était aligné pour ce rendez-vous majeur. Mais le sort ne lui a laissé aucune chance.
Dès le coup d’envoi, le joueur de 22 ans subit un choc brutal. « Vous l’avez vu comme moi, il prend un tampon terrible sur le coup d’envoi », confiera plus tard Yannick Bru via Sud-Ouest. « Il a pris un coup sur la crête iliaque. Ça n’avait rien à voir avec le reste. Ce n’était pas des phases finales de Top 14 qui voulaient lui sourire. »
Résultat : une première période fantomatique, sans véritable impact sur le jeu, conclue par une sortie prématurée à la pause, remplacé par Arthur Retière. L’explosion attendue n’aura jamais eu lieu.
Un impact stratégique sous-estimé ?
Au-delà de l’absence d’influence du joueur, cette décision a peut-être pesé dans l’organisation tactique. En l’alignant dans le XV de départ, l’UBB a fait le choix d’un banc à 5 avants et 3 trois-quarts, renonçant à un 6-2 qui aurait pu renforcer un pack en souffrance face à la puissance toulousaine. Un détail ? Peut-être. Mais dans une finale de ce niveau, chaque détail compte.
Bielle-Biarrey reste un joyau du rugby français, capable de faire basculer une saison. Cette fois, le destin ne lui a pas tendu la main. Le pari était légitime, il n’a tout simplement pas tourné du bon côté.
