Trois ans après l’assassinat de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu à Paris, sa mère, Cecilia, a interpellé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dimanche sur BFMTV pour condamner le silence du gouvernement de l’époque après le drame.
C’était il y a déjà trois ans. Le 19 mars 2022, l’Argentin Federico Martin Aramburu, ex-rugbyman passé notamment par Biarritz et Perpignan et âgé de 42 ans, était tué par balles sur un trottoir du 6e arrondissement de Paris. Les deux principaux suspects, Loïk Le Priol et Romain Bouvier, connus pour appartenir à la mouvance d’ultradroite et déjà condamnés pour des violences, seront jugés pour “tentative d’assassinat” et “assassinat”, devant la cour d’assises de Paris.
“Un très fort désaveu pour le gouvernement”
En attendant le procès dont la date n’a pas encore été fixée, Cecilia Aramburu a pris la parole ce dimanche sur BFMTV pour interpeller le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’attitude des responsables politiques après de drame: “Je voudrais rappeler que quand le crime de notre fils, Federico, a eu lieu, c’était une période électorale. Il n’y a pas eu de condamnation du gouvernement. Personne ne s’est manifesté. Nous avons appris que les auteurs étaient des personnes très dangereuses, qu’ils ne pouvaient pas être ensemble, qu’ils étaient armés, et qu’ils avaient un arsenal chez eux et armes à la ceinture. Il y a clairement eu des manquements dans toutes les procédures. Le silence officiel a été terrible.”
Et d’ajouter: “C’est un très fort désaveu pour le gouvernement de même que l’assassinat d’Hichem Miraoui le 31 mai dernier. A ce moment là, le gouvernement et même Marine Le Pen a dit qu’on ne pouvait pas tolérer ça en France. Je voulais demander si la responsabilité des politiques est bien de condamner ce type d’acte ou bien de continuer à garder le silence comme ça a été le cas avec mon fils?”
Après avoir rappelé qu’il n’était pas au gouvernement en 2022 au moment des faits, Bruno Retailleau a affirmé être “sûr que le gouvernement de l’époque (le Premier ministre était Jean Castex, ndlr) réprouvait tous les actes racistes.” Le ministre de l’Intérieur est ensuite revenu sur l’assassinat du Tunisien Hichem Miroui, abattu le 31 mai dernier par son voisin à Puget-sur-Argens dans le Var. “Le Pnat (Parquet national antiterroriste) s’en est saisi. J’ai même indiqué que c’était peut-être le premier crime terroriste commis sur le sol français que l’on devait à la mouvance d’ultra-droite”, a indiqué Bruno Retailleau.
Meurtre du rugbyman Federico Martin Aramburu: sa mère interpelle Bruno Retailleau dans un témoignage exclusif pic.twitter.com/vYWMZTBU9V
— BFMTV (@BFMTV) June 29, 2025