Annoncé incertain dans les jours précédant le choc tant attendu, Louis Bielle-Biarrey a finalement débuté la finale du Top 14… pour en sortir à la pause, visiblement diminué. Aligné face au Stade Toulousain, l’ailier vedette de l’UBB n’a jamais pu véritablement peser sur la rencontre. Une apparition express sur la pelouse du Stade de France qui pose question, tant sur son état physique que sur la gestion de son retour.
Si Yannick Bru avait tenu à rassurer sur la condition de son joueur avant la rencontre, le terrain a livré une toute autre réalité. « Vous l’avez vu comme moi, il prend un tampon terrible sur le coup d’envoi », a expliqué le technicien après la rencontre.
Selon lui, « il a pris un coup sur la crête iliaque » qui l’a empêché de poursuivre la partie. Mais les doutes étaient déjà présents, l’encadrement évoquant des signes de fatigue généralisée depuis plusieurs jours, et une absence remarquée lors de la demi-finale.
Dès l’entame, le match tourne à la confrontation directe avec Juan Cruz Mallia. Trois fois dans les dix premières minutes, le Toulousain percute violemment son vis-à-vis, notamment sur les renvois de Romain Ntamack, comme l’explique Midi Olympique. Lors du dernier contact, l’ailier tricolore se relève en boitant, le visage marqué. Et ce n’est que le début d’une première période éprouvante.
Sur une situation de surnombre côté gauche, Bielle-Biarrey ne parvient pas à capter la passe de Nicolas Depoortère. Un en-avant sifflé par l’arbitre, suivi d’un nouveau plaquage intense de Mallia. Le geste est musclé, ponctué d’une tape sur le casque, mi-provocatrice, mi-complice. Sur le bord du terrain, les soigneurs sont régulièrement appelés, et l’ailier semble peu à peu s’effacer du jeu.
Symbole de ses difficultés : il n’aura parcouru aucun mètre ballon en main. Malgré ses 33 essais en 31 matchs cette saison, le feu-follet de l’UBB est resté muet. Lors d’une accélération de Thomas Ramos à la 22e minute, il tente de revenir, mais sa pointe de vitesse semble absente. Un constat cruel.
La sortie à la pause était inévitable. Arthur Retière entre en jeu, tandis que Bielle-Biarrey, visiblement atteint, rejoint les vestiaires pour ne plus en ressortir. « Les phases finales n’ont pas voulu sourire à Louis », regrettait Yannick Bru, conscient que cette performance restera comme un contretemps douloureux dans la saison exceptionnelle de son joueur.
Au-delà du résultat, cette finale soulève une nouvelle fois la question de la protection des joueurs dans le rugby moderne. La fragilité de certains profils, même les plus explosifs, rappelle l’exigence physique extrême du haut niveau. Et pose une question : fallait-il prendre le risque ?