Il y a des saisons qui marquent une carrière. Celle que vient de traverser Romain Ntamack en fait assurément partie.
À tout juste 26 ans, l’ouvreur du Stade Toulousain a bouclé un exercice 2024-2025 à l’image de sa finale : rude, intense, et couronné d’un titre de champion.
Samedi soir, le numéro 10 des Rouge et Noir a quitté la pelouse bien avant le coup de sifflet final. Touché à l’épaule après un contact violent au cours de la première période, Ntamack a été remplacé dès la mi-temps.
« Son protège-dents a bipé dans un premier temps et, derrière, il a pris une décharge dans l’épaule », expliquait Ugo Mola à l’issue de la rencontre. « Il ne pouvait plus serrer la main, donc on n’a pas pris de risques. » Un coup dur de plus dans une saison où les blessures n’ont cessé de le rattraper.
Mais dans les larmes de douleur de l’ouvreur, il y avait aussi de la joie et un immense soulagement. Toulouse est monté une nouvelle fois sur le toit du rugby français, offrant à Ntamack un cinquième Brennus, à une seule longueur désormais du palmarès de son père Émile.
« Il est temps que ça s’arrête », a-t-il soufflé sur France 2. « Toute la saison, j’ai eu pas mal de problèmes. Encore une fois, en finale, l’épaule qui s’endort… Mais je suis content que ça se conclue comme ça, que ça ne se termine pas sans rien, parce que ça n’a pas été une saison facile à titre personnel. Je vais m’en servir pour grandir. »
Un été de soins en vue
Le meneur de jeu tricolore s’apprête à faire une pause bien méritée. Son genou gauche, abîmé depuis la rentrée de septembre, va être opéré sous arthroscopie. Un passage obligé après des mois passés à jouer sous infiltration.
« Depuis le mois de septembre, ce pépin au genou me handicape », avait-il confié récemment. « C’est quelque chose qui m’a marqué mentalement, parce qu’il y a des moments où je n’arrivais pas à trouver le rythme, à débloquer l’articulation. Mais j’ai essayé de m’accrocher pour rester au contact de l’équipe. J’ai fait infiltration sur infiltration pour justement éviter de me faire opérer et rester compétitif. »
Le corps réclame du repos, et Ntamack le sait. Loin des terrains pour quelques semaines, il pourra recharger pleinement les batteries avant une rentrée qui s’annonce intense, avec en ligne de mire la Coupe d’automne des nations. Un rendez-vous de prestige où les Bleus retrouveront notamment l’Afrique du Sud, leur bourreau du Mondial 2023.