Alors qu’il s’apprête à affronter une jeune équipe de France à Dunedin, Ardie Savea revient sur sa saison unique passée sous le maillot de Moana Pasifika. Le troisième ligne néo-zélandais s’impose une fois de plus comme l’un des leaders spirituels et sportifs du rugby mondial.
Une saison historique avec Moana Pasifika
Pour sa première saison avec la franchise du Pacifique, Savea ne cache pas sa fierté.
Lors d’un entretien accordé à Midi Olympique, il est revenu sur cette belle expérience :
“Franchement, c’était incroyable. On a marqué l’histoire du club : premières victoires contre les Highlanders, les Blues, les Crusaders et même les Hurricanes. On s’est battu jusqu’au bout pour une place en play-off.”
Une dynamique collective forte, mais menacée. L’avenir de Moana Pasifika est incertain, et Ardie Savea lance un véritable cri du cœur :
“C’est inquiétant. Ce que Moana Pasifika représente pour la Nouvelle-Zélande et pour notre peuple, c’est bien plus qu’une simple équipe. Ce serait une immense perte si elle devait disparaître du paysage du rugby. Toute compétition a besoin d’une équipe comme la nôtre… on est l’équipe du Seigneur, l’équipe du peuple.”
“Mon cœur et mon esprit étaient pleins”
Porteur de responsabilités aussi bien sur le terrain qu’en dehors, Savea a tout donné pour sa franchise. Un investissement total, mais éreintant :
“J’étais fatigué, je ne m’en rendais même pas compte sur le moment. Mais mon cœur et mon esprit étaient pleins.”
Une pause salvatrice s’imposait : “C’était donc bon de pouvoir faire une pause de quelques semaines après le Super Rugby, de souffler un peu, d’être juste un père et un mari.”
Un retour attendu avec les All Blacks
De retour sous le maillot noir, Savea retrouve un cadre qu’il connaît par cœur… et une intensité toujours aussi exigeante :
“J’en avais besoin. C’est intense mais c’est ce qu’on attend de nous. Quand ton objectif est clair et fort, tu donnes tout.” Il ajoute : “On a donc passé les derniers jours à se rassembler, se souder. Nous sommes prêts à relever le challenge qui se présente à nous.”
La concurrence en 3e ligne ? Une opportunité
Sur le plan tactique, le flanker ne s’attarde pas sur les choix de position :
“Honnêtement, je n’ai pas mon mot à dire ! Je joue là où Razor pense que je suis le plus utile. Même si c’était au centre, je donnerais tout.” Pour lui, l’essentiel reste la complémentarité : “Les rôles de la troisième ligne sont devenus très interchangeables. L’important, c’est comment on fonctionne ensemble en trio. C’est ce qu’on essaie de construire : une vraie cohésion.”
Une France jeune mais ambitieuse en ligne de mire
Alors que le XV de France se présente avec une sélection rajeunie, Savea refuse tout excès de confiance. Bien au contraire :
“Peu importe que les Français aient laissé des joueurs dans leur pays. Toutes les équipes affrontant les All Blacks se surmotivent et basculent, le jour J. C’est ce à quoi il faut s’attendre à Dunedin, je pense.”
L’occasion pour de jeunes talents français de se révéler ? Savea n’en doute pas : “Une tournée en Nouvelle-Zélande est une opportunité intéressante pour ces jeunes joueurs français. Ils viendront ici pour tenter de nous battre.”
Et même face à une équipe remaniée, la motivation reste intacte pour l’international néo-zélandais : “Un All Black joue tous les week-ends en période de tournée, c’est ce que le maillot demande.”
