Quelques jours après une finale épique remportée face à Bordeaux-Bègles, Ugo Mola s’est exprimé sans détour via Midi Olympique. Me manager du Stade Toulousain affiche déjà une ambition intacte : maintenir son club au sommet, sans jamais céder à la routine.
La finale ? « Une intensité incroyable »
L’émotion du sacre n’a pas tout à fait effacé l’analyse froide du technicien toulousain. « La finale ? Oui, je l’ai regardée parce qu’il y a toujours un bout de décalage entre l’idée qu’on se fait de l’intensité, même de la qualité parfois, du rugby. Ce qui est clair, c’est que sur le match, l’engagement des deux équipes a été assez impressionnant. »
Si Toulouse est parvenu à arracher la victoire en prolongation, Mola ne cache pas les moments de flottement : « On a des moments de domination mais qu’on n’arrive pas à transformer en points. Le début de la prolongation, c’était du coup pour coup permanent. » Avant que ses hommes ne basculent dans une autre dimension : « J’ai senti qu’ils ne souhaitaient plus que ça leur échappe. Et le fait qu’ils aient décidé de l’emporter, ça reste une équipe de champions, la preuve en est. »
« Cette génération veut marquer l’histoire »
Loin de se reposer sur ses lauriers, Mola sent que son groupe ne compte pas s’arrêter là. « Ils sont à un titre d’être sur une dizaine d’années la génération la plus titrée du Stade Toulousain. Je pense qu’ils ont ça derrière l’oreille et qu’ils ont envie de marquer leur club. »
Et cette quête d’excellence ne se limite pas aux résultats : « On a envie de se battre contre la génération de Yann. On a envie de se battre contre la génération de Bouillou, Poitrenaud, Michalak. On a envie de se battre contre les Cazalbou-Lacroix. On a envie de se battre contre celles des années 20. »
Un club tourné vers le futur… mais jamais amnésique
Sous la façade des titres se cache une mécanique exigeante. Pour Ugo Mola, la réussite toulousaine n’est pas figée. Elle repose sur une remise en question constante, sans relâche.
« C’est le poids de l’histoire, mais qui doit justement ne pas être un poids, mais plutôt une motivation permanente pour aller chercher des trucs un peu différents. » Le manager insiste sur la nécessité d’innover : « Il faut continuer à bien recruter les 3-4 joueurs qui viendront nous rejoindre. On va tenter des choses, parce qu’il faut qu’on fasse évoluer notre système pour être toujours compétitif. »
Alors que les projecteurs sont encore braqués sur ce 24e Brennus, Toulouse prépare déjà l’avenir. Le regard d’Ugo Mola ne trahit aucune suffisance. Dans un club où l’histoire pèse autant que l’ambition, c’est bien contre soi-même que le combat se mène.