Le recrutement d’Uzair Cassiem, censé apporter de la stabilité à la troisième ligne d’Oyonnax Rugby, pourrait se transformer en casse-tête judiciaire. En cause, un engagement contractuel antérieur du joueur avec Nissa Rugby, ex-Stade Niçois, et une clause libératoire de 200 000 euros qui fait aujourd’hui polémique.
Après une saison éprouvante marquée par la relégation en Pro D2, Oyonnax pensait lancer un nouveau cycle dans la sérénité. Mais l’arrivée d’Uzair Cassiem, officialisée peu avant la clôture du marché des mutations, a aussitôt déclenché une levée de boucliers sur la Côte d’Azur. Le club niçois affirme détenir un engagement signé du joueur sud-africain, et compte bien faire valoir ses droits.
Nissa Rugby s’estime floué
L’affaire débute en février, lorsque Cassiem, alors en fin de contrat à Bayonne, paraphe un document pour deux saisons avec le club niçois, récemment relégué en Nationale. Mais quelques semaines plus tard, le joueur tente de se rétracter, invoquant un montage financier « illégal », et cherche un point de chute ailleurs.
Le Biarritz Olympique s’intéresse à lui, mais la clause libératoire de 200 000 euros freine rapidement les négociations.
Finalement, Oyonnax s’invite dans le dossier et obtient la signature du joueur. Une arrivée surprise que Nissa Rugby n’a pas digérée. Jean-Baptiste Aldigé, président du club azuréen, monte au créneau :
« Uzair Cassiem essaye de se faire passer pour une victime alors qu’il a signé en toute connaissance de cause », affirme-t-il, dénonçant l’attitude d’Oyonnax et annonçant une série de démarches juridiques. La commission juridique de la LNR a été saisie, et des actions devant les prud’hommes ainsi qu’au civil sont prévues.
Le camp Cassiem conteste la nature du contrat
De son côté, le conseiller du joueur, Christian Joyard, tempère les accusations. Selon lui, il s’agirait d’un « protocole d’accord » et non d’un pré-contrat, même s’il reconnaît l’existence de la clause financière. Il évoque des désaccords sur les modalités du contrat, ayant poussé Cassiem à changer de cap.
Joyard se montre confiant. Il s’est confié via Le Progrès :
« Le contrat avec Oyonnax pourra être homologué si les autorités estiment que le joueur était libre. Ensuite, ce sera au juge de trancher, mais cela prendra des années. »
Oyonnax reste silencieux
Alors que les tensions montent, Oyonnax Rugby a préféré rester en retrait pour l’instant. Le président Dougal Bendjaballah n’a pas souhaité s’exprimer. En coulisses, le club se prépare toutefois à défendre sa position, conscient que l’affaire pourrait s’inviter bien au-delà du terrain.
Une chose est sûre : cette saga pourrait durablement troubler la préparation du club du Haut-Bugey. Le recrutement d’un troisième ligne tournait à l’atout stratégique… il pourrait bien devenir un casse-tête juridique.