Plus de dix ans ont passé, mais la plaie reste ouverte pour de nombreux supporters tricolores. La finale de la Coupe du monde 2011, perdue 8-7 par le XV de France face à la Nouvelle-Zélande, est encore aujourd’hui sujette à débats, notamment sur la question de l’arbitrage.
Dans un long entretien accordé à Midi Olympique, l’emblématique capitaine des All Blacks, Richie McCaw, est revenu avec franchise sur cet épisode marquant de sa carrière et sur le contexte tendu de cette rencontre historique.
D’entrée, Richie McCaw révèle avoir disputé cette finale dans des conditions physiques extrêmement précaires. Extrait :
“J’ai disputé la finale de 2011 avec une fracture du cinquième métatarse. L’extérieur de mon pied était brisé, littéralement.”
Malgré cette blessure, le troisième ligne avait été omniprésent dans les rucks, souvent à la limite de la légalité, incarnant une défense héroïque face à des Bleus dominateurs dans le jeu mais impuissants au tableau d’affichage.
Très attendue, sa prise de parole ne pouvait passer à côté de la polémique d’alors : l’arbitrage de Craig Joubert, vivement critiqué côté français pour ses décisions jugées trop favorables aux locaux.
McCaw comprend la frustration des Français. Extrait :
“Je comprends que les Français aient pu être en colère (en raison de l’arbitrage de Craig Joubert) après ce match. Mais je vous rappelle qu’on avait ressenti la même chose en 2007, après le quart de finale perdu face aux Bleus à Cardiff.”
Un match resté célèbre en Nouvelle-Zélande pour une série de décisions litigieuses relevées par le sélectionneur de l’époque, Graham Henry, qui avait recensé “seize fautes d’arbitrage”.
Pour McCaw, ces épisodes, aussi frustrants soient-ils, font partie de l’essence même du rugby. Extrait :
“C’est ce qui est cool dans le rugby. Le facteur humain reste important. Ce n’est pas un sport de robots et c’est pour ça qu’on l’aime.”
Si Richie McCaw savoure désormais une retraite bien remplie loin des terrains, il sait que cette finale 2011 reste une source de frustration pour les Français.
Pour autant, le double champion du monde refuse de renier l’émotion brute de ce sport, fait de combat, de doutes et parfois d’injustices. À chacun, comme il le dit, de se faire son avis.