Installé à Papatoetoe, son club formateur en Nouvelle-Zélande, Charlie Faumuina profite aujourd’hui d’une vie plus paisible, loin des projecteurs du rugby international. Mais dans son quotidien en Fédérale 1, l’ancien pilier des All Blacks, couronné champion du monde en 2015 et triple vainqueur du Bouclier de Brennus avec le Stade Toulousain, ne tourne pas complètement la page.
À 38 ans, le colosse garde un œil attendri sur ses souvenirs rouges et noirs, et surtout, sur un ancien coéquipier devenu référence dans l’art obscur de la mêlée.
« Il a passé un mauvais moment, je crois. Mais c’est normal, il est encore très jeune et n’a pas eu, comme moi, la chance d’avoir un professeur nommé Dorian Aldegheri », confie-t-il avec humour dans une interview accordée à Midi Olympique.
En voyant de jeunes piliers se débattre sur les terrains néo-zélandais, Faumuina repense souvent à celui qu’il surnomme affectueusement “Doudou”.
Aujourd’hui entraîneur dans un collège local, l’ancien Toulousain n’a rien oublié de la science du geste de son ancien binôme. « Je n’ai jamais su comment il faisait, “Doudou”. Il n’était ni très lourd ni très costaud mais parvenait toujours à passer sous son pilier gauche. Ça se terminait irrémédiablement par une pénalité contre l’équipe adverse », raconte-t-il avec admiration.
Avant de trancher d’une phrase qui en dit long : « Il est le meilleur pousseur de mêlée qu’il m’ait été donné de croiser dans ma carrière ».
Né à Toulouse, formé à Blagnac, Dorian Aldegheri n’a jamais quitté son club de cœur, le Stade Toulousain. Une fidélité que Faumuina respecte mais qu’il rêve un jour de voir s’exporter.
« Il aurait d’ailleurs tant de choses à apprendre aux piliers de Nouvelle-Zélande, “Doudou”. Si j’étais lui, c’est d’ailleurs ce que je ferais ! », conclut celui qui a porté les couleurs des Samoa lors de la dernière Coupe du monde en France.