Quelques heures avant la finale, dans un vestiaire tendu et silencieux, Ugo Mola a lâché des mots qui résonnent encore. Des phrases qui ont électrisé son groupe avant un combat historique.
Aujourd’hui, grâce à un documentaire exclusif diffusé par le club, on découvre la vérité derrière le 24e Bouclier de Brennus du Stade Toulousain.
Une saison hors norme, marquée par les épreuves
Blessures majeures, déplacements éprouvants et drames humains… Cette année, Toulouse a vécu une saison hors du commun. Entre la longue absence d’Antoine Dupont, le voyage intense en Afrique du Sud et les disparitions tragiques de Medhi Narjissi et d’Helen Tekori, l’émotion était omniprésente.
Avant la finale face à l’UBB, Ugo Mola a tenu à rappeler ce contexte à ses joueurs :
« Peut-être qu’on a loupé une partie de notre saison en Afrique du Sud, qu’on n’a pas bien su gérer ça. On a eu l’occasion de se rattraper contre Bordeaux en demi-finale, on ne l’a pas fait. Ça peut être l’un des regrets. […] On est à deux heures et quelques d’une finale de championnat où on a tout en main. »
“Choisissez votre camp” : Mola frappe les esprits
Face à Romain Ntamack, Thomas Ramos, Jack Willis et un Antoine Dupont présent pour soutenir ses coéquipiers, le manager pose une question qui glace le vestiaire :
« Vous savez ce qu’est la différence entre une équipe orgueilleuse et une équipe fière ? Le mec fier, il n’a besoin de rien, de nada. Il a juste besoin des mecs qu’il a à côté, il a les pieds ancrés au sol parce qu’il est fier, et qu’il n’a pas besoin de savoir ce qu’on pense de lui pour savoir ce qu’il est ou ce qu’il n’est pas. C’est ça, un mec fier. Choisissez votre camp entre les orgueilleux et les fiers. Moi, je sais qui vous êtes, et j’ai toujours été fier de vous. On s’est peut-être plantés, on a peut-être fait des conneries, et on en fera encore, mais ce qui est sûr, c’est qu’on l’a fait avec le cœur, avec nos tripes, et avec, je l’espère, le plus de respect possible. »
“On va les fendre les uns après les autres”
Dans ce discours brut, Mola rappelle l’ADN du Stade Toulousain :
« On a été champions plein de fois. On a gagné plein de fois. […] Le problème, ce n’est pas le club. C’est l’aventure qu’on vient de vivre depuis un an. […] Et la fierté, les mecs, ce n’est pas de gonfler les pecs, la fierté, c’est fermer sa gueule et faire. Enfoncer les mecs. Alors, choisissez votre put** de camp entre la fierté et l’orgueil. Moi, j’ai confiance en vous. »*
Puis, il interpelle directement ses avants :
« Les gros, sincèrement, chaque fois que le Stade toulousain a été champion, on a roulé sur la terre entière devant. Chaque fois que le Stade toulousain a été champion, on a fracassé les mecs devant. Chaque fois que le Stade toulousain a été champion, on a fracassé les mecs devant. […] Si vous avez envie de vous y envoyer quand même… Moi, je veux bien qu’on parle des uns et des autres, hein. Mais regardons-nous. On va les fendre les uns après les autres. »
Quelques heures plus tard…
Le résultat ? Un combat titanesque au Stade de France, remporté par Toulouse (39-33) face à l’UBB. Une victoire arrachée par un groupe soudé, fidèle à la promesse de son coach : jouer avec fierté.
Ils en rabatteront bien un jour. Le vent tourne.