Cela fait désormais quasiment un an que le jeune rugbyman Medhi Narjissi a disparu, emporté par une vague en Afrique du Sud, alors qu’il était avec l’équipe de France U18.
Interrogé via La Dépêche, le papa de Medhi Narjissi, Jalil Narjissi a confirmé que sa famille était toujours autant dévastée. Extrait:
“Comment voulez-vous qu’on aille ? Vous confiez votre fils à une institution et il ne revient jamais. On le dépose à la gare pour qu’il s’épanouisse, porte le maillot de l’équipe de France et il ne revient pas. Et sa sœur, c’est très compliqué pour elle. C’est son frère. Elle a découvert qu’elle avait validé son master en Afrique du Sud l’année dernière.”
Il précise d’ailleurs ne pas avoir repris le travail. C’est pareil pour sa femme.
Il explique pourquoi il lui est impossible de reprendre le travail. Extrait:
“On est en arrêt total. Mon travail, c’est de sauver les gens (pompier). Ma femme, c’est d’encadrer des enfants. Comment voulez-vous reprendre le travail ? Psychologiquement, nous sommes détruits. Il y a une cause à ça. Il manque quelqu’un à la maison. Quelqu’un qu’on a confié pour qu’il puisse aller représenter la France. Si on avait su qu’au niveau de l’organisation, aucune règle n’avait été respectée, on n’aurait jamais laissé notre fils aller dans la gueule du loup. Il serait resté ici.”
Jalil Narjissi affirme que sa famille n’a même pas pu débuter son deuil. Extrait:
“Comment voulez-vous commencer le deuil quand vous n’avez pas récupéré votre fils alors que vous l’avez confié à une fédération ? Quand vous voyez qu’il n’est pas rentré à la maison ? Quand vous voyez les graves fautes qui ont été commises par les encadrants, par l’organisation de la FFR ? Aujourd’hui, il y a une procédure qui est en cours, qui est longue.
Cela fait 11 mois que Mehdi a disparu et nous sommes toujours dans l’attente de réponses. Il y a des gens qui mentent, qui se défaussent. Tous ces encadrants sur la plage qui ne se sont pas opposés à cette mise à l’eau, qui n’ont pas porté secours à notre fils. Voilà, c’est toutes ces choses-là, toutes ces questions qui sont sans réponse, qui font que notre deuil est en suspens.”







