Alors que les Lions britanniques poursuivent leur tournée triomphale en Australie, une initiative discrète pourrait bien bousculer les traditions : la France pourrait intégrer le calendrier d’une des plus prestigieuses institutions du rugby mondial. Abdelatif Benazzi, émissaire de la FFR, plaide pour une collaboration durable avec les Lions.
Le 22 juillet prochain, les British & Irish Lions affronteront le First Nations & Pasifika XV à Melbourne. Un match de prestige, certes, mais c’est en coulisses que se joue une autre partie, peut-être décisive pour l’avenir des grandes affiches du rugby international.
En marge de cette rencontre, une réunion de travail entre représentants des Lions et la Fédération française de rugby est prévue. Le but ? Explorer la possibilité d’organiser à l’avenir des matches entre les Lions et les sélections françaises, masculines et féminines.
Abdelatif Benazzi, représentant de la FFR à l’international, confirme au Guardian l’existence d’un dialogue prometteur. Extrait :
« On a eu un contact, pas formel, juste une discussion amicale avec les responsables des Lions, et ils ont commencé à se dire que c’était peut-être une bonne idée. Il n’y a pas de décision officielle pour l’instant, mais on parle peut-être d’avoir deux rencontres : une entre les féminines et les Lions féminins, une entre les hommes et les Lions masculins dans le futur. Peut-être en 2027 et en 2029. »
Une seule rencontre a opposé la France aux Lions dans l’histoire : c’était en 1989 au Parc des Princes, pour une courte défaite des Bleus (27-29). Depuis, plus rien. Une anomalie selon Benazzi, qui entend bien réactiver cette connexion.
L’ancien deuxième-ligne déplore une occasion manquée. Extrait :
« Je pense qu’on a perdu beaucoup de temps depuis 1989, sans vraiment utiliser cette relation. Aujourd’hui, on se comprend. Je ne comprends pas pourquoi on a attendu quarante ans avant de reprendre contact avec cette institution. »
La proposition n’a pas vocation à concurrencer les tournées dans l’hémisphère sud, mais à les compléter.
Benazzi tient à rassurer les partenaires historiques des Lions. Extrait :
« On ne veut pas remplacer les nations du Sud. On veut juste proposer quelque chose en plus. C’est un héritage, et c’est très important. Mais on a aussi beaucoup de choses à partager. Le fait d’être voisins, ça compte pour les supporters. »
Outre la proximité géographique, le potentiel économique d’une telle tournée est également pris en compte. Moins de frais logistiques, des stades pleins et une base de fans déjà bien installée côté français pourraient faire pencher la balance.
L’ancien international affirme la volonté de bâtir un projet sur le long terme. Extrait :
« On ne pense pas à un one shot, mais à un vrai programme pour l’avenir. C’est quelque chose de fort, et on veut le partager avec cette institution. »
Peu suivi par le public français jusqu’ici, l’attrait pour les Lions pourrait connaître un nouveau souffle si ce projet se concrétise.
Pour conclure, Benazzi appelle à l’enthousiasme collectif. Extrait :
« On veut faire partie de ces échanges, de ce futur ambitieux pour tout le monde. Le public, les joueurs, seront enthousiastes. Ils ont besoin de ce genre de défi. Bien sûr, il faut prendre en compte la santé des joueurs, et bien organiser le calendrier, mais tout le monde a envie de vivre cette expérience. »
Une alliance franco-britannique sur les terrains de rugby : utopie ou futur grand rendez-vous du rugby mondial ?
Réponse dans les années à venir….
