Après une année en demi-teinte à Castres, freinée par des blessures et un manque de rythme, le champion olympique Antoine Zeghdar a tranché : il revient à plein temps avec l’équipe de France de rugby à 7.
Ce retour, loin d’être un repli, s’inscrit dans une ambition claire : revivre l’aventure olympique en 2028 à Los Angeles.
Dans un groupe qu’il connaît bien, entouré de jeunes talents prometteurs et d’un nouveau staff porté par Benoît Baby, Zeghdar se projette avec enthousiasme. Sa volonté : “mettre en place un truc chaque année pour faire perdurer cet instant magique.”
Un engagement sincère, nourri de souvenirs puissants et d’un appétit intact pour les sommets.
Un retour aux sources dicté par le cœur
Lors d’un entretien accordé à Midi Olympique, Antoine Zeghdar explique sa décision de quitter le Castres Olympique afin de se concentrer pleinement sur l’équipe de France à VII. Extrait:
C’est un concours de circonstances. Tout d’abord, l’année que j’ai passée avec France 7 a été la plus épanouissante de ma vie. J’ai pris véritablement goût à ce sport. J’étais reparti en Top 14 mais ça ne s’est pas passé au mieux : j’ai repris tardivement et en étant blessé, j’ai manqué beaucoup d’entraînements et j’ai peu joué d’autant que, comme c’était prévu, j’ai fait quelques allers-retours sur des étapes à 7. Ce n’est pas comme ça que je voulais que ça se passe. À l’arrivée, le cœur a parlé et m’a incité à repartir en équipe de France. Elle m’a beaucoup donné et j’aimerais lui rendre.
Pour cela, l’ailier de 26 ans s’est engagé pour une saison avec la Fédération française, mais ne cache pas ses ambitions :
“J’ai signé un an mais mon objectif est d’aller jusqu’aux JO de Los Angeles. Après, on verra. Il y a un temps pour tout. Pour l’heure, le 7, c’est ce que j’ai envie de faire mais je ne quitte pas des yeux le rugby à XV qui me procure aussi beaucoup de plaisir.”
Une année charnière, entre deux mondes
Son passage au Castres Olympique, où il n’a disputé que quatre matchs, laisse une pointe de frustration mais aussi de lucidité.
“C’est sûr mais, à mon sens, il n’y a rien qui arrive par hasard. C’était le destin, je devais me rediriger vers le 7. À Castres, j’ai vécu avec un groupe que j’aime beaucoup, que je connaissais et que j’étais très heureux de retrouver. […] Jusqu’au bout, en tout cas, je me suis donné à 100 % et je suis resté disponible. À l’arrivée, les coachs ont compris mon choix de partir et ils étaient heureux de savoir que j’allais m’épanouir dans cet environnement.”
Tokyo 2021 : le souvenir intact d’un moment éternel
Un an après avoir décroché l’or olympique, l’émotion reste intacte :
“Quand je vois les photos qui remontent sur les réseaux, j’ai des frissons. C’étaient des moments exceptionnels à vivre.”
Et l’impact de ce titre dépasse le simple exploit sportif :
“À notre niveau, on a marqué l’histoire, déjà. Et ça nous a rendus encore plus légitimes sur la scène internationale. On a passé un cap et il y a un vrai goût de reviens-y. Je pense déjà aux prochains Jeux. J’ai hâte d’y revenir.”