Un an s’est écoulé depuis la disparition tragique de Medhi Narjissi en Afrique du Sud, et la douleur demeure intacte.
Pire encore, le deuil n’a jamais réellement commencé : le corps du jeune rugbyman n’a toujours pas été retrouvé. Un vide insoutenable pour ses proches, qui continuent de vivre dans l’attente et l’incompréhension.
Le journal L’Équipe s’est rendu auprès de la famille Narjissi, à Agen, pour recueillir leur parole, marquée par la souffrance mais aussi par une détermination inébranlable. Grâce à une cagnotte initiée par le Stade Toulousain, les Narjissi ont récemment pu se rendre sur les lieux du drame afin d’y ériger une stèle en mémoire de Medhi. Un geste symbolique, rendu possible avec le soutien du consulat français.
« On a tout fait tout seul », déplore Jalil Narjissi, père de Medhi, qui pointe aussi l’absence de soutien des autres familles. « Il y en a un qui m’a appelé depuis la disparition de Medhi. Un. » Cette solitude, il la ressent profondément, comme un abandon collectif. « Si notre fils était revenu sans l’un de ses camarades, nous n’aurions pas laissé faire. »
Plus encore, Jalil s’insurge du silence persistant de la Fédération française de rugby (FFR) et du staff présent lors du drame. « Pas un. Sur douze adultes, pas un n’est parti essayer de sauver Medhi. »
Selon lui, la FFR aurait demandé aux encadrants de ne pas entrer en contact avec la famille. Un mutisme qu’il juge insupportable.
Aujourd’hui, la famille refuse de se taire. « Il faudra qu’ils disent la vérité parce que nous, on ne lâchera pas », martèle Jalil.
Si la majorité des familles ont renoncé à porter plainte par peur de nuire à la carrière de leur enfant, les Narjissi, eux, poursuivent leur combat. Pour Medhi. Pour la vérité.







