Chaque semaine, Midi Olympique vous emmène dans les coulisses d’un transfert marquant du Top 14.
Cette fois, focus sur la signature de Will Skelton à La Rochelle en 2020. Un recrutement d’abord improbable, puis historique, qui a propulsé le club charentais dans une nouvelle dimension.
L’été 2020, Will Skelton ne figurait pas sur les tablettes du Stade Rochelais. À l’époque, le club maritime avançait tranquillement son projet ambitieux, déjà alimenté par les arrivées de Victor Vito, Tawera Kerr-Barlow, Brice Dulin ou Dillyn Leyds.
De son côté, Skelton venait tout juste de prolonger son contrat avec les Saracens, jusqu’en juin 2021, après avoir remporté la Champions Cup et la Premiership.
À l’époque, l’Australien assurait vouloir rester à Londres. Extrait :
« Ma femme est heureuse ici, nous sommes heureux tous les deux. Elle joue aussi au rugby et elle adore ça. Elle prendra cela un peu plus au sérieux l’année prochaine et avoir deux ans est un peu plus de sécurité pour nous en tant que famille. Ainsi, nous pouvons nous concentrer sur d’autres choses que le rugby. »
Mais le destin en a décidé autrement. Quelques mois plus tard, un scandale éclatait en Angleterre : les Saracens étaient sanctionnés pour avoir violé les règles du salary cap entre 2016 et 2019. D’abord pénalisé de 35 points, le club londonien était finalement relégué. Le vestiaire des Sarries devenait alors un marché géant à ciel ouvert.
Dans ce contexte inattendu, La Rochelle saisit sa chance. Le club cherchait un deuxième-ligne puissant, et Will Skelton cochait toutes les cases. Mais encore fallait-il libérer une place dans l’effectif.
À ce moment-là, Thomas Jolmes, en froid avec le staff, bloquait l’opération avant que Toulon ne vienne le recruter.
Dès février, Skelton donne son accord au club français. Un contrat de deux ans est signé. Si plusieurs sources évoquent une enveloppe salariale conséquente, les dirigeants maritimes, eux, ont toujours nié un recrutement “hors marché”.
Le principal intéressé, lui, évoquait un choix évident. Extrait :
« Quelques clubs s’étaient renseignés mais nous avons vu la direction prise par La Rochelle. Nous avons rencontré Vincent (Merling), le président, Jono (Gibbes), Ronan (O’Gara). […] On ne connaissait pas la ville, mais nous sommes venus quelques jours en visite, et cela nous plaisait d’être près de la mer. Surtout, je pense qu’il y a un bon groupe pour faire quelque chose de spécial. C’était un choix facile. »
Le reste appartient à l’histoire. Avec Skelton, La Rochelle remporte deux Champions Cup, dispute deux finales de Top 14, et s’impose comme un géant du rugby européen. Et le joueur, de son côté, continue à marquer les esprits par son impact physique et son charisme.







