Ce 7 août marque une date douloureuse pour le rugby français. Un an jour pour jour après la disparition tragique de Medhi Narjissi, emporté par les vagues sur la plage de Dias Beach en Afrique du Sud lors d’un stage avec le XV de France U18, le Stade Toulousain a tenu à honorer la mémoire de son jeune joueur sur ses réseaux sociaux.
“Le 7 août 2024, aux alentours de 15h, nous apprenions ta disparition. 1 an plus tard, nous ne t’avons pas oublié et tu ne quitteras jamais nos mémoires”, a publié le club, dans un message sobre et chargé d’émotion. Âgé de 17 ans au moment du drame, Medhi évoluait sous les couleurs du champion de France, avec un avenir prometteur devant lui.
Le club rouge et noir a également tenu à apporter son soutien à ses proches : “à Jalil, Valérie et Inès, à tous tes proches ainsi qu’aux nombreux coéquipiers et éducateurs qui ont croisé ta route au club”. Le message s’achève sur une déclaration poignante : “Tous avec Medhi, Medhi avec nous, pour toujours.”
Plus tôt dans la journée, la Fédération française de rugby (FFR) a elle aussi publié un hommage : “La famille du rugby ne t’oubliera jamais.” Mais ce message, bien que symbolique, soulève un certain malaise.
La famille de Medhi, présente en Afrique du Sud depuis plusieurs jours pour commémorer sa mémoire, entretient des relations tendues avec l’instance fédérale depuis le drame. Un rapport du ministère des Sports a pointé de lourdes défaillances dans la gestion de cette crise par l’encadrement de l’équipe de France U18. Deux membres du staff — Stéphane Cambos, ancien manager, et Robin Ladauge, préparateur physique — restent mis en examen pour homicide involontaire.
Allant plus loin, les proches du jeune joueur ont engagé des poursuites contre la FFR et son président, Florian Grill. Une plainte a également été déposée contre l’organisateur du voyage. Si les U18 tricolores doivent eux aussi rendre hommage à Medhi le samedi 9 août, en présence de Florian Grill.
A noter que, selon La Dépêche, le président de la FFR n’a pas été convié à la cérémonie intime organisée le 7 août, à laquelle seuls les proches du joueur ont assisté.
À travers ces hommages et les procédures en cours, c’est toute une communauté rugbystique qui cherche à panser ses plaies. Mais pour la famille Narjissi, l’émotion reste indissociable du besoin de vérité et de justice.
