Comme tous les clubs du Top 14, la Section Paloise prépare activement le début de la saison 2025 / 2026.
Interrogé via Sud-Ouest, le responsable de la performance des Béarnais, Romain Bourdiol s’est confié sur cette préparation intense.
Il a notamment parlé de la problématique de la canicule. Extrait:
C’est pour ça qu’on s’interdit de programmer les entraînements sur les horaires les plus chauds des journées les plus chaudes. Même si la chaleur a du bon. On a pas mal de stratagèmes pour maintenir une température corporelle acceptable. On ne fait pas ça à l’arrache. Tout est maîtrisé. Même si l’intérêt premier est de préparer les joueurs à des chaleurs extrêmes si cela devait arriver en match.
Il dévoile ce qu’il a mis au point pour protéger au mieux les joueurs de la chaleur. Extrait:
On regarde d’abord l’architecture des entraînements de la semaine et les prévisions météo. On adapte, au besoin, les horaires d’entraînement pour rester dans un delta de température tolérable. Avant et après, niveau nutrition, on se tourne vers quelque chose de digeste, avec pas mal d’apports hydriques comme les fruits ou les laitages un peu liquides. Pendant l’entraînement, les joueurs ont plusieurs choix pour s’hydrater : de l’eau et des boissons isotoniques, prises au choix à température ambiante ou réfrigérées, en plus des serviettes fraîches.
Il explique ensuite comment certains joueurs, en difficulté avec la chaleur, se préparent pour justement résister aux fortes températures. Extrait:
On a tendance à employer le dicton « sale temps pour les gros » lorsqu’il fait trop chaud. C’est souvent des idées reçues. Ceux qui éprouvent le plus de difficultés s’y préparent, via des séances de sauna par exemple. Même si la tolérance à la chaleur varie, tout le monde y est forcément confronté. L’enjeu est plus de permettre à nos joueurs de donner 100 % de leurs capacités physiques dans ces conditions. On s’aperçoit souvent d’une grosse « déperformance » sur les premières séances. C’est pour ça que répéter les entraînements sous forte chaleur rehausse leur qualité.
Dans la foulée, il indique que la chaleur ne provoque pas de blessure particulière. Extrait:
L’effet premier de la chaleur sur le corps, c’est la thermorégulation, l’amélioration des mécanismes permettant de conserver une température corporelle correcte. La canicule n’a pas d’effet majeur sur les blessures. Elle est même bénéfique via l’effet vasodilatateur qui ouvre les vaisseaux sanguins, et transporte encore plus d’oxygène dans les muscles. Il faut juste être très vigilants au départ dans le domaine cardio-respiratoire. Mais on a quand même affaire à des sportifs de haut niveau qui, dès le début de la préparation, sont contrôlés via un test à l’effort.
Selon lui, la chaleur est davantage un atout plutôt qu’un handicap. Extrait:
C’est comme ça que je le vois. Et c’est pour ça que sur certaines journées, on a quand même maintenu les entraînements dans l’après-midi, même si on aurait pu choisir de le faire le matin, à la fraîche. Mais la programmation des matchs peut nous amener à jouer à 14 h 30 ou à 16 h 30, et il peut faire 35°C. Occulter cet élément-là dans notre préparation aurait été une grosse erreur.
