Coup dur pour l’équipe de France féminine.
Suspendue deux matchs par la commission de discipline de la FFR, Pauline Bourdon Sansus manquera le premier rendez-vous de la Coupe du monde des Bleues face à l’Italie ce samedi (21h15) à Exeter.
La demi de mêlée du Stade Toulousain, véritable patronne du poste (66 sélections), avait été sanctionnée le 25 juin dernier pour des propos tenus à l’issue de la finale d’Élite 1 perdue face au Stade Bordelais (32-24).
« On veut un arbitrage juste et cohérent. Sur notre Championnat, ce n’est pas encore le cas », avait-elle déclaré, avant de tempérer ses mots en reconnaissant que la défaite n’était pas due uniquement à l’arbitrage.
Une sanction qui interpelle
La suspension prive les Bleues de leur joueuse la plus expérimentée, classée n°2 mondiale en 2025 par World Rugby, juste derrière la légende néo-zélandaise Portia Woodman-Wickliffe. Figure emblématique de la campagne « Soyons Bleues » de la FFR, Bourdon Sansus était censée incarner le visage de cette équipe en quête d’un premier titre mondial.
À Toulouse comme ailleurs, la décision a suscité l’incompréhension. Comment se priver d’un tel atout pour un Mondial ? Le Stade Toulousain a défendu sa joueuse devant la commission, sans succès.
« La FFR a opté pour une tolérance zéro en cas de critiques virulentes de l’arbitrage pour ne pas tomber dans les excès qu’on peut trouver dans d’autres sports. Si Antoine Dupont perd ses nerfs en zone mixte, il sera sanctionné de la même façon. La notoriété n’entre pas en jeu », a justifié Ariane Van Ghelue, responsable du haut niveau féminin à la FFR, via le journal L’équipe.
Un coup dur assumé dans le groupe
En son absence, c’est Alexandra Chambon qui occupera le poste de numéro 9. Les sélectionneurs ont regretté l’absence de leur cadre mais veulent voir cette contrainte comme une opportunité de responsabiliser la relève.
Marine Ménager insiste sur la force de caractère de sa coéquipière :
« Pauline, c’est quelqu’un qui voit toujours le positif. Ce n’est pas le genre à ruminer dans son coin. Même suspendue, elle a joué pleinement son rôle de leader, actrice de tout. Et puis, ça lui a aussi laissé le temps de profiter de son petit garçon qui vient de naître ».
Un Mondial amputé de sa star pour l’ouverture
Sans faire de bruit médiatique, la sanction reste un frein sportif majeur. Car au-delà de son rôle de métronome, Bourdon Sansus apporte expérience, créativité et confiance, autant d’armes précieuses dans une compétition où chaque détail compte.
Si l’absence d’une telle joueuse dès le premier match peut fragiliser les Bleues, elle souligne aussi un paradoxe : alors que le rugby féminin cherche à se mettre en lumière, il se prive de l’une de ses têtes d’affiche au moment le plus crucial.







