À dix jours du coup d’envoi du Top 14, l’Aviron Bayonnais traverse une zone de turbulences. L’arrivée de Laurent Travers comme directeur du rugby, censée stabiliser le club, crée au contraire des tensions avec Grégory Patat, manager de l’équipe première.
Désaccords sur le recrutement, organisation interne floue, et dossiers de prolongations au point mort – dont ceux de Facundo Bosch et du jeune Tom Spring suivi par Montpellier – alimentent l’incertitude.
Selon plusieurs agents, les demandes du club sont « contradictoires ».
Dans ce contexte, la préparation est perturbée, même si les joueurs assurent rester concentrés sur le terrain comme l’explique Ici Pays Basque.
L’Aviron Bayonnais, demi-finaliste du dernier Top 14, aborde sa nouvelle saison dans un climat tendu. Depuis l’arrivée de Laurent Travers, officiellement nommé directeur du rugby le 1ᵉʳ juillet, les relations avec le manager Grégory Patat peinent à s’harmoniser.
Travers, fort de son expérience au Racing 92, s’est vu confier un cahier des charges élargi : superviser l’ensemble du projet sportif, de la formation au développement économique en lien avec le Pays basque sud. Mais sur le terrain, la greffe a du mal à prendre.
Une cohabitation compliquée
Grégory Patat, fort de sa légitimité après trois saisons réussies à la tête de l’équipe première, tient à garder les commandes du groupe professionnel. Les interactions avec Travers se limitent désormais au strict minimum. Des divergences apparaissent également sur le recrutement : profils de joueurs ciblés, dossiers activés, priorités…
La cellule initiale (Patat, Gérard Fraser, Nicolas Viguera, Philippe Tayeb) a dû intégrer Travers, mais les visions diffèrent.
Le symbole de ces tensions ? Selon Ici Pays Basque, Travers, qui avait installé son bureau à côté du staff au sein de l’AB Campus, a déménagé il y a dix jours vers le bâtiment administratif de la tribune Nord/Mendy. « Je regrette qu’on ne veuille pas s’appuyer sur mon expérience et mes compétences », aurait-il confié, selon un membre du staff.
Agents et joueurs dans le flou
Ce manque de cohérence brouille aussi le travail avec les agents. « On n’arrive pas à savoir ce que veut vraiment l’Aviron depuis des semaines », déplore l’un d’eux, évoquant des demandes contradictoires. Conséquence : des dossiers clés, comme les prolongations de certains cadres, sont au point mort.
Le talonneur argentin Facundo Bosch, ou encore le jeune trois-quarts Tom Spring, suivi de près par Montpellier, attendent toujours des réponses. Ils font partie des 14 joueurs en fin de contrat en juin prochain. Cette incertitude intervient alors même que le groupe a perdu deux leaders : Guillaume Rouet, parti à Nice, et Camille Lopez, désormais dans le staff en charge de l’animation offensive.
Une préparation perturbée
Dans les coulisses, certains joueurs reconnaissent un flottement organisationnel. Mais ces derniers assurent que la motivation reste intacte.
A moins de dix jours de la reprise, l’Aviron Bayonnais doit clarifier sa gouvernance et ses priorités. Car le plus dur commence : confirmer son nouveau statut après une saison historique.






