
Alix Popham, ancien joueur de rugby, aurait enduré près de 100 000 impacts crâniens tout au long de sa carrière, selon les neurologues qui le suivent. Aujourd’hui confronté à de lourds dommages cérébraux, il a décidé de se joindre à d’autres anciens joueurs pour engager des poursuites contre plusieurs fédérations.
Ce problème se répand de plus en plus parmi les ex-rugbymen professionnels ayant subi une multitude de chocs à la tête durant leurs années de compétition. Les commotions cérébrales restent en effet l’une des blessures les plus communes dans le rugby de haut niveau. Avec l’évolution du jeu, où les joueurs sont plus grands, plus lourds et plus rapides, les impacts se sont intensifiés. Même les coups moins violents, qualifiés de subcommotionnels, sont préoccupants puisqu’ils peuvent provoquer des atteintes cérébrales progressives, entraînant notamment des troubles de la mémoire.
C’est le cas d’Alix Popham. L’ancien international gallois a confié au média allemand Spiegel qu’il perdait peu à peu ses souvenirs. Pourtant, ce troisième ligne a vécu des moments forts avec le XV du Poireau, dont la victoire au Tournoi des Six Nations en 2008, une image encore accrochée dans son salon.
Une exposition à 100 000 impacts
Comment expliquer une telle dégradation de sa mémoire ? Ses neurologues estiment qu’au cours de ses 14 années en tant que joueur professionnel, entre entraînements et matchs, il a reçu plus de 100 000 micro-chocs, détaille Alix Popham. Au début, leurs effets semblent minimes, mais cumulés, ils affectent progressivement ses capacités intellectuelles, émotionnelles et même respiratoires. Il y a cinq ans, les médecins lui ont posé un diagnostic alarmant : « démence précoce, probablement due au syndrome d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) ».
Ce diagnostic est intervenu après l’apparition de premiers symptômes quelques mois plus tôt, comme des oublis fréquents de dates et de noms, huit ans après sa retraite sportive. « Parfois, je me sens comme un imposteur, comme si ma carrière n’avait jamais eu lieu », confie aujourd’hui Alix Popham, 45 ans. Il se remémore cependant sa seule date intacte : celle de son mariage.
“Si on était encore debout le week-end, on jouait. Si on voyait des étoiles, on nous donnait des sels odorants.”
Au quotidien, de nouveaux symptômes se manifestent, tels que des accès de colère inexpliqués, des trous de mémoire comme oublier sa liste de courses, ou encore des crises d’angoisse face à une foule. Pour limiter les oublis, il répond rapidement à ses messages.
Des actions judiciaires lancées contre World Rugby et certaines fédérations
Alix Popham fait partie d’un large groupe d’anciens joueurs affectés par l’ETC ou d’autres pathologies neurodégénératives qui réclament réparation financière, à l’image de ce qui avait été mis en place en 2015 par la Ligue nationale de football américain, avec la création d’un fonds de plusieurs milliards de dollars.
Face à ce contexte, World Rugby est de plus en plus sous pression pour adopter des mesures similaires, tout comme les fédérations anglaise et galloise. Plusieurs anciens professionnels ont décidé de les poursuivre en justice, dénonçant leur incapacité à préserver les joueurs des conséquences à long terme des commotions et impacts répétés.
Via RMC Sport
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