
Après une absence de quinze ans, l’US Montauban refait son entrée parmi les meilleurs clubs du rugby français. Couronnés champions de Pro D2 en juin dernier, les Montalbanais se préparent désormais à affronter la rude compétition du Top 14, où beaucoup anticipent un retour éphémère.
Avec le budget le plus modeste du plateau (14 millions d’euros), l’US Montauban aborde la saison avec modestie mais une grande volonté. Le recrutement restreint soulève quelques doutes sur la capacité du club à tenir tête aux poids lourds du championnat. Toutefois, Fred Quercy, le capitaine de l’équipe, préfère adopter une perspective plus optimiste : « l’état d’esprit, l’unité du groupe et la ferveur de tout un stade » pourraient bien modifier la donne.
Le club peut surtout s’appuyer sur l’appui sans faille de ses supporters. Le public de Sapiac, connu pour son ambiance survoltée, a largement contribué aux succès obtenus la saison dernière et entend bien continuer à jouer son rôle de « seizième homme » pour stimuler l’équipe vers des performances remarquables.
Dans un entretien accordé à Le Figaro, Fred Quercy a partagé son enthousiasme à l’idée de disputer le Top 14. Extrait :
On ne voit que du positif. Nous, on a des paillettes dans les yeux. C’est une grande fierté d’amener le maillot de Montauban à Paris pour la reprise, et de le porter face aux plus grandes équipes et aux plus grands joueurs. Quoi qu’il arrive, on ne parle pas de descente, de montée, de titre, de quoi que ce soit.. On parle juste de maintien, de récupérer le maximum de points partout, de faire tout ce que l’on peut. On ne retiendra que le positif, on n’a que ça à faire.
Il a également évoqué la préparation de l’US Montauban pour cette nouvelle saison.
En fait, avec l’arrivée de tout ce qui est GPS et autres choses comme ça, la Pro D2 se calque sur le Top 14. Je sais que nous, Montauban, on se calque sur toutes les données de Toulouse, de Bordeaux, de ce qui se fait de mieux dans le monde. Je ne dis pas qu’on s’entraîne comme eux et qu’on est comme eux, mais, en tout cas, nos entraînements, notre intensité, nos volumes de course se rapprochent énormément de tout ce qui se fait de mieux.
Et on ne pourra pas courir plus, plus longtemps, plus vite. On fait déjà les choses au max depuis longtemps, donc ça ne va pas changer. Le seul truc, c’est d’augmenter la vitesse, l’intensité de notre jeu, augmenter le nombre de temps de jeu. Nos jeunes vont jouer contre leurs modèles, c’est génialissime. Après, à nous de voir ce qu’on est capable de faire contre eux en mode championnat.
Concernant leur premier affrontement face au Stade-Français, il confie :
Moi je m’en fous. Là, on va au Stade Français sur la pointe des pieds. On ne sait pas du tout leur niveau de jeu, on ne sait pas du tout le nôtre. Lors des matchs amicaux – qui ne sont pas bidon -, il y a quand même trois équipes différentes, des joueurs qui rentrent sans arrêt, d’autres qui sortent sans arrêt, vous ne prenez pas les points quand il faut…
Cela n’a rien à voir, c’est juste pour se remettre dans le rugby. Là, face aux Parisiens, on va voir, on va pouvoir se mesurer. On n’a pas d’objectif à part le maintien et essayer de grappiller le maximum de points à l’extérieur, à domicile, pour tenter un maintien le plus rapidement possible. Si on y arrive…
Interrogé sur la politique de recrutement très limitée de l’US Montauban, il souligne que recruter massivement ne garantirait pas forcément leur maintien en Top 14. Extrait :
Honnêtement, le niveau d’écart est tel que, même si on change 15 ou 20 joueurs avec des contrats incroyables, je ne suis pas sûr qu’on se maintienne en Top 14. Il n’y a rien de sûr. Il y a énormément de clubs qui ont fait des recrutements énormes et, pour autant, les joueurs ne s’entendent pas forcément. Ça ne prend pas tout de suite de toute façon et vous ne gagnerez pas.
Il vaut mieux jouer avec l’effectif qu’on a là, ce n’est pas grave. Au moins on s’aime bien, au moins on apprécie d’être ensemble, au moins on rigole. C’est comme ça. Si on doit rester, on restera ; si on doit descendre, on descendra. En attendant, je pense qu’on mérite humblement notre place et on verra ce qu’on est capable de faire.







