
Ce samedi soir, lors de l’ouverture du Top 14 (21h05), le troisième-ligne international Paul Boudehent s’apprête à affronter l’Union Bordeaux-Bègles. Avant ce rendez-vous, il a fait le point sur la saison décevante vécue par le Stade Rochelais, qui s’est soldée par une modeste 7e place, et a évoqué les leçons à tirer pour se relancer.
Il s’est livré dans une interview accordée à Le Figaro.
Pour lui, le sentiment de frustration demeure intact.
« Elle est encore bien présente, c’est une certitude, et on le ressent encore aujourd’hui parce que, quand on voit la force collective qu’on a, quand on fait le compte rendu de ce qui a été, de ce qui n’a pas été, tu te rends compte que c’est purement nous (…) à cause de nos gestes techniques, du manque de connaissances de certains rôles. C’est hyper frustrant surtout quand tu échoues à un point de la qualification. »
Le constat est sans appel : les Rochelais ont eu du mal à maintenir une dynamique.
« On ne peut même pas qualifier la saison dernière de saison en dents de scie parce qu’il y a eu plus de très mauvais que de très bon, mais on se prouvait à nous-mêmes qu’on était capable du meilleur et une fois qu’on se le rappelait, on faisait l’inverse. On n’a pas su trouver de régularité, maintenir notre niveau d’exigence toute l’année. Au final tu te mords les doigts. »
Boudehent souligne également l’importance de mieux gérer les périodes de doublons.
« Tu sais que certains jeunes vont avoir leur chance à cette période-là, ils vont devoir prendre leurs responsabilités au sein de l’équipe mais tu ne peux pas leur demander, une fois qu’ils sont face au mur, d’y aller. On doit travailler à intégrer davantage les jeunes dans l’effectif et tout au long de la saison. »
Il admet par ailleurs que le collectif avait besoin d’un certain renouveau :
« J’aime bien cette expression. On a peut-être manqué d’oxygène l’année dernière, je suis d’accord avec ça. Ça faisait très longtemps qu’on voyait toujours les mêmes mecs. Non pas que ça se passait mal mais là, on est partis en stage depuis le début de la prépa, on avait vachement de jeunes avec nous. De voir des nouveaux visages, d’avoir des nouvelles conversations, des nouveaux échanges, tu as des nouveaux liens sociaux et tout ça, ça fait du bien. Je pense que c’est peut-être quelque chose qu’on aurait dû anticiper plus. »
Alors que le Stade Rochelais se prépare à défier l’Union Bordeaux-Bègles, Boudehent garde un avis mesuré.
« Honnêtement, je n’apporte aucune importance à ça. On a repris plus tôt qu’eux. On a peut-être plus d’intérêt à les jouer en début de saison quand ils ont un peu moins de repères avec pas mal de joueurs qui rejoignent leur équipe. Pour nous, c’est peut-être un peu avantageux mais ça ne veut rien dire. Tu ne peux jamais prédire un match. Moi, j’aime bien jouer contre Bordeaux parce que c’est une équipe qui envoie du jeu. Il y a toujours une super ambiance dans le stade et on a la chance d’avoir pas mal de Rochelais qui font le déplacement. »
Enfin, pour rester constant dans le temps, le troisième-ligne affiche une méthode claire :
« Je pense qu’il ne faut pas regarder la saison en se disant que ça se finit dans 40 matches parce que si tu commences à compter, tu te mets la tête au fond du seau. Ce que je fais car on me l’a conseillé, tu te dis il y a un bloc, il y a quatre matches, tu fais match par match et tu te fixes un objectif sur ces quatre matches, tu ne penses pas à l’après. Si tu regardes directement jusqu’à la fin de l’année, il y a trop de choses que tu ne maîtrises pas. »







