
Avec une économie en plein essor, une fréquentation en hausse constante et une compétition sportive toujours aussi intense, le championnat de France de rugby professionnel ne cesse de gagner en importance. La nouvelle saison de Top 14, qui débute ce week-end, promet une fois encore de réserver un spectacle passionnant, attendu tant par les acteurs que par les passionnés.
La semaine dernière, les acteurs du rugby professionnel se sont réunis à Paris, à l’Institut du Monde Arabe, pour la désormais incontournable « Causerie de la Ligue ». Cette conférence de presse marquant la rentrée regroupe les dirigeants de la Ligue Nationale de Rugby ainsi qu’un joueur par club de l’élite. Lors du bilan dressé pour ce Top 14, souvent considéré comme « le meilleur championnat du monde », les chiffres de succès étaient largement mis en avant sur les écrans géants. En effet, en dix ans, le chiffre d’affaires de la LNR a plus que doublé, passant de 78 millions à 181,6 millions d’euros, fortement soutenu par les droits de diffusion accordés à Canal Plus, qui représentent 122,7 millions d’euros par saison.
Le directeur général de la Ligue, Emmanuel Eschalier, soulignait avec satisfaction cette progression : « Les revenus de sponsoring sont en progression constante. Et cette progression va se poursuivre. Les revenus des jours de matchs, des phases finales et du Super Seven sont aussi en croissance car l’engouement est sans cesse plus important. Et les budgets des clubs, qui représentent l’économie du rugby, sont aussi en forte progression. »
Sur la décennie écoulée, les budgets moyens des clubs ont augmenté, passant de 24 à 34 millions d’euros. Pour l’exercice actuel, le Stade Toulousain affiche le budget le plus élevé, avec près de 56 millions d’euros, tandis que le promu montalbanais évolue avec un budget avoisinant les 14 millions.
Le véritable triomphe du rugby français se matérialise surtout dans les tribunes. L’affluence moyenne lors de la saison passée a atteint un record, à 16 114 spectateurs par match, soit une hausse de +6%. Huit clubs ont battu leurs records de fréquentation cette année-là : Bordeaux, Bayonne, Castres, Pau, Clermont, Lyon, Perpignan et Vannes. L’Union Bordeaux-Bègles s’est particulièrement distinguée avec une moyenne de 32 864 supporters par rencontre grâce à son stade Chaban Delmas, nettement devant le Stade Toulousain (21 746) et Toulon (18 463). Le rugby en France soigne son accueil, avec des animations renforcées les jours de match et une atmosphère décrite comme « festive et familiale ».
Six clubs ont connu des stades pleins durant toute la dernière saison
Eliott, un fervent supporter de l’UBB, qui tente régulièrement d’obtenir une place malgré l’impossibilité de s’abonner, témoigne de cette évolution spectaculaire : « L’ambiance est vraiment incroyable, ça fait des années qu’il y a de plus en plus de monde, d’attente autour du stade, des joueurs et toutes les animations autour du stade, franchement c’est super, il y a de plus en plus d’ambiance. Je me rappelle qu’il y a quelques années, je me présentais au guichet avec ma carte étudiant, j’allais en virage Sud et il y avait 15.000 personnes dans le stade. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, c’est tout le temps à guichets fermés. » Ainsi, six formations ont affiché complet toute la saison passée : Bordeaux, Bayonne, La Rochelle, Perpignan, Toulouse et Vannes.
Malgré l’extension récente du stade Marcel Deflandre – incluant la jonction de trois tribunes, la construction de deux virages et 1 260 places supplémentaires portant sa capacité à 18 000 places – le Stade Rochelais compte encore 3 000 supporters sur liste d’attente pour des abonnements. À Toulouse, des projets d’agrandissement et de rénovation d’Ernest Wallon sont à l’étude, tant la demande croît pour pouvoir accueillir spectateurs et partenaires, motivée par les nombreux titres remportés ces dernières années. Le rugby professionnel suscite un réel engouement : les billets pour les demies-finales disputées à Lyon, dans le Groupama Stadium, se sont écoulés en douze jours, tandis que ceux de la finale au Stade de France sont partis en seulement cinq jours.
« On a l’impression de jouer dans le championnat le plus exigeant du monde »
Mais cette attraction ne se limite pas aux gradins. Lors de la Causerie, tenue lundi dernier, les joueurs, revêtus des couleurs de leur club, répondaient à tour de rôle avec une certaine humilité mêlée de fierté à la perspective d’une saison très disputée… Théo Attissogbe, arrière de Pau, confiait : « On a l’impression de jouer dans le championnat le plus exigeant du monde ». « Tous les week-ends, c’est des matchs difficiles qui se présentent à nous donc c’est un challenge qui est hyper excitant. Et on le voit chaque année l’étau se resserre de plus en plus avec la course à la phase finale qui a été serrée jusqu’au bout. Donc c’est excitant de jouer dans ce championnat avec des joueurs qui font partie des meilleurs joueurs du monde aussi. »
Le troisième ligne de Perpignan, Jacobus Van Tonder, abonde dans son sens : « Jouer les meilleurs des meilleurs, ça te tire vers le haut ». Sportivement, la saison passée a illustré cette intensité avec onze équipes encore en lice pour les six premières places à seulement deux journées de la fin. Après Toulouse et Bordeaux, voire Toulon, aucune équipe ne peut envisager une saison tranquille, qu’il s’agisse d’éviter l’inquiétude au bas du classement, à l’image du Stade Français, ou de disputer les phases finales pour conquérir le Bouclier de Brennus. Que l’on soit La Rochelle, le Racing, Clermont ou Montpellier, le combat est permanent.
« On va continuer sur cette lancée »
Malgré la domination récente du Stade Toulousain, qui a remporté cinq des six derniers titres (avec une édition 2020 non attribuée), la dernière finale a montré que le club « rouge et noir », évidemment favori, devra encore livrer bataille pour conserver son hégémonie. La saison s’annonce donc longue et intense, avec des stars comme Dupont, Ramos, Ntamack, Penaud, Bielle-Biarrey, Fickou, Mercer, Serin, Ollivon, Alldritt, Le Garrec, Guillard et Couilloud prêts à se battre et à fédérer les foules. Pour conclure, Yann Roubert, président de la Ligue Nationale de Rugby, déclarait : « On a passé de bons moments l’an passé avec une finale exceptionnelle, des stades pleins, et des audiences assez exceptionnelles. C’est signe que le rugby va bien et qu’on va continuer sur cette lancée . »
Via RMC Sport
The post 6 clubs du Top 14 ont joué à guichets fermés toute la saison 2024 / 2025 ! first appeared on Blog RCT.







