
Le demi-de-mêlée du Stade Toulousain, Paul Graou, s’est confié en détail dans les colonnes du journal L’Équipe, où il est revenu sur son parcours au sein du club de la Ville Rose.
Il n’a bien sûr pas éludé sa rivalité avec Antoine Dupont.
Il reconnaît avoir souffert du fait que l’attention porte exclusivement sur Antoine Dupont. Extrait :
« Avant sa blessure, on me parlait tout le temps d’Antoine. J’ai conscience qu’avoir ce rôle de doublure est délicat. Avec sa longue absence, c’était encore pire. Mais j’ai vite »switché ». Je me suis concentré sur ma fin de saison, mon état de forme et ma confiance, pour être le plus performant possible. Je voulais répondre présent et montrer aux gens qui n’y croyaient pas que le Stade Toulousain pouvait encore gagner. Ma principale motivation était d’aller chercher le titre. Il fallait que j’élève mon niveau de jeu. J’ai travaillé mon mental.
J’ai pris des conseils auprès de personnes avisées. J’ai aussi beaucoup échangé avec Ugo Mola. J’avais besoin que tout soit clair sportivement pour me dégager d’une pression négative. Je n’avais pas envie de me décevoir. Je suis très intransigeant avec moi-même. »
C’est après la défaite en demi-finale de la Champions Cup contre l’UBB qu’il s’est véritablement senti libéré sur le terrain. Extrait :
« Après la défaite en demi-finales de Coupe des champions (35-18 face à Bordeaux-Bègles). On venait de lâcher un titre. Il était hors de question de lâcher le second. J’ai été touché par cette défaite. Mais ce revers nous a fait du bien pour la suite de la saison. »
Par la suite, il affirme entretenir une relation très proche avec Antoine Dupont. Extrait :
« On se connaît depuis plus de dix ans. On a joué en cadets à Auch. Quand je jouais à Montauban (2017-2021), il m’arrivait de squatter chez lui. On ne parle pas forcément de rugby. Au moment de sa blessure, j’ai tenté d’être là pour lui remonter le moral. Ensuite, il m’a soutenu, mais comme avant n’importe quel match.
Au Stade Toulousain, il y a de l’émulation et tout le monde en profite pour progresser. À l’entraînement, ça bataille. « Toto » est ultra-compétiteur. J’ai appris à le devenir. Mais on reste amis avant d’être coéquipiers. »
Interrogé sur la possibilité de lui prendre sa place, Paul Graou reste humble. Extrait :
« Ce serait déplacé de le dire comme ça. Quand je suis arrivé à Toulouse (en 2022, en provenance d’Agen), mon objectif était de répondre présent à chaque fois qu’on ferait appel à moi. Petit à petit, les ambitions grandissent. Donc oui, j’ai envie de le concurrencer, même si ça paraît impossible (il se marre). C’est une façon de se concurrencer soi-même. Pour la saison qui arrive, j’en veux encore plus. »
Enfin, il espère un retour en force d’Antoine Dupont sur les terrains. Extrait :
« J’espère qu’il va revenir fort. On a besoin de lui. Mais ça ne va rien changer. Je fais abstraction de tout ça. J’espère que les gens auront une vision différente de moi. »







