
À Toulouse, Paul Graou, demi de mêlée, évolue souvent dans l’ombre de la superstar internationale Antoine Dupont.
Il n’est pas simple de se faire remarquer lorsqu’on est la doublure d’un joueur de ce calibre, tant l’attention est centrée sur le champion du monde Français.
Lors d’un entretien accordé à L’Équipe, Paul Graou est revenu sur la récente finale du Top 14 remportée contre l’Union Bordeaux-Bègles.
Cette rencontre marquait sa première finale disputée dans son intégralité.
Un événement marquant pour Paul Graou. Extrait :
« Après un premier titre où j’étais en tribunes (2023), j’ai eu la chance de vivre le suivant sur le banc (2024, il était entré 10 minutes). En étant titulaire, c’était l’aboutissement d’une saison et un rêve qui se réalise. J’ai joué l’intégralité de la partie, c’est dingue ! Avec l’adrénaline, j’aurais pu jouer le double !
Au coup de sifflet final ? Je n’y croyais pas ! Le match était interminable. Quand on obtient la dernière pénalité, je regarde le chrono et je me rends compte qu’il reste moins d’une minute. Thomas (Ramos) peut donc laisser filer le temps. C’était terminé ! J’en ai profité. On commençait à se dire : « On est champions ! » J’ai eu une pensée pour ma famille, mes proches. Mais j’étais surtout très heureux personnellement. »
Paul Graou tenait à montrer que le Stade Toulousain pouvait triompher même sans Antoine Dupont. Extrait :
« Avant la finale, beaucoup de personnes connaissaient l’importance de ce match pour moi. Les messages reçus avant m’ont déjà marqué. On me témoignait de la confiance. D’anciens joueurs m’ont dit qu’ils étaient heureux pour moi. Ils espéraient que j’allais gagner pour prouver aux gens que le Stade Toulousain était capable de remporter un titre sans Antoine Dupont. Après la finale, je pense aux messages de ma famille, de mes anciens coaches à Auch ou ceux de Jeff Dubois (ex-Montauban) ou de Michel Ambal (directeur du centre de formation de Montauban). Des personnes qui ont cru en moi. »
Pour lui, cette saison représente sa meilleure depuis son arrivée au club. Extrait :
« Bien sûr. J’ai eu beaucoup de temps de jeu, j’ai joué les matches importants. J’ai grandi, sur la préparation des matches par exemple. Mais j’ai surtout pris du plaisir. C’est important de savourer aussi. La finale du Top 14, c’est le match où j’étais le plus zen de la saison.
Je savais qu’on était prêts. Je me souviens du trajet en bus vers le stade, j’écoutais de la musique, je m’endormais à moitié. J’étais dans une énergie ultra-positive. Avec le recul, je me dis que ce n’était pas normal ! Pour l’anecdote, je me suis tordu la cheville dès la 30e minute de jeu. À la mi-temps, je n’arrêtais pas de faire des mouvements pour éviter qu’elle refroidisse et que la douleur s’installe (il sourit). Mais ça ne m’a pas perturbé. »







