Le saviez-vous ?
Un ancien arbitre de Top 14, qui a arrêté cette fonction en cours de la dernière saison, a récemment pris les rênes d’une formation en Fédérale 3.
Il s’agit d’Adrien Descottes, désormais en charge du coaching du club de Tournon-Tain, qui évolue au niveau Fédérale 3.
Dans un entretien accordé à Midi Olympique, il revient sur son rapprochement avec le club. Extrait :
« En début de saison dernière, je prévoyais d’arbitrer mais j’ai des soucis de famille et cela s’est mal passé avec la Fédé. Je venais au stade, à Tournon, où je suis licencié, pour m’entretenir physiquement. J’intervenais à l’occasion, sur la discipline, la vidéo, l’arbitrage.
En janvier, j’ai commencé à donner quelques conseils aux autres entraîneurs, Quentin Garnaud et Benjamin Gracia-Garret, des copains avec qui j’ai joué. J’intervenais tous les mardis pour mettre en place des ateliers. En avril, le président et le comité directeur m’ont proposé le rôle de manager. Après réflexion et discussion avec les entraîneurs, j’ai accepté. »
Il insiste également sur son refus d’occuper un rôle d’arbitre vidéo. Extrait :
« J’aime le rugby depuis l’âge de 5 ans et je savais que l’arbitrage n’allait pas durer ad vitam eternam. J’aurais pu aller à la touche ou à la vidéo, mais je n’aime pas du tout la vidéo. Je pensais passer mes diplômes pour être en Fédérale 2 ou 3 et peut-être ensuite intégrer un staff de Fédérale 1 ou Nationale 2. Le président m’a mis le pied à l’étrier.
Peut-être que dans un an, je dirai que ce n’est pas fait pour moi. Comme arbitre, tu es individualiste, tu t’entraînes seul, tu fais ton match et tu rentres seul. Comme manager, il faut savoir gérer un groupe de 75, 80 joueurs. Tous les week-ends, il y aura des déçus. Nous devons garder tout le monde concentré, nous avons besoin des quarante mecs toute la saison. »
Par ailleurs, Adrien Descottes confesse que certaines décisions arbitrales sont plus difficiles à supporter désormais qu’il est entraîneur. Extrait :
« Je le vis très très mal ! En phases finales, nous ratons la montée pour un point. Je ne remets pas en cause les deux arbitres. À la fin du match retour, il y a eu une mauvaise gestion de notre équipe sur un jeu au pied, je le reconnais. J’ai demandé à l’arbitre ce qu’il avait sifflé, c’était un plaquage haut, en poursuite. Il faut que tout le stade le voit…
À chaque échelle, chaque niveau, les gens s’investissent toute l’année, et un coup de sifflet peut faire basculer une équipe. Cela s’est passé pour nous. Quand j’étais sur le terrain, je n’y pensais pas. Comme entraîneur, je ronge mon frein. La critique revient aussi vite que pour un supporter lambda. C’est français et humain ! »
