
Un phénomène a suscité la curiosité de nombreux fans. Peu de temps avant la séance d’entraînement du Racing 92 en milieu de semaine, les comptes officiels du club ont dévoilé des images montrant la pelouse de la Paris La Défense Arena copieusement humidifiée.
Un spectacle inhabituel dans un stade couvert, où la surface est pourtant entièrement synthétique.
La raison ? Une explication claire fournie par Jean Marchand, responsable du stade.
Il s’est exprimé auprès de Midi Olympique :
« On ne l’arrose pas pour que le plastique pousse plus vite, ironise Jean Marchand, stadium manager de l’enceinte. En fait, on l’arrose avant les utilisations pour deux raisons : La première, sous la couche de gazon, il y a une sous-couche qui est l’élément principal qui permet d’amortir les chocs de façon que la pelouse ne soit pas trop dure.
En fait, cette sous-couche a un peu les mêmes propriétés qu’une éponge. Une éponge, si elle est complètement sèche, elle va être dure et ne va pas forcément amortir les chocs. Si on tape sur une éponge mouillée, l’impact sera plus doux. Voilà pourquoi on arrose plusieurs heures avant un match ou entraînement, de façon que le sol amortisse plus et évite les risques sur les chutes ou les chocs à la tête et autres. »
La seconde raison concerne la prévention des brûlures chez les joueurs.
« L’objectif est d’avoir une fine pellicule d’eau en surface qui permet, lorsqu’un joueur glisse, de ne pas se brûler sur une pelouse synthétique qui serait trop sèche. (…) Désormais, on ne voit plus de joueurs ressortir avec des plaques rouges énormes sur les jambes. »
Concrètement, l’arrosage débute trois à quatre heures avant chaque usage, avec environ 16 m³ d’eau récupérés grâce à un système de collecte des eaux pluviales. Aucun risque de stagnation : l’eau est absorbée par les différentes couches de la pelouse.
Lorsque le temps est limité, notamment après un événement comme un concert, un engin agricole vient briser la pellicule d’eau en surface afin d’accélérer le séchage.
« Aucune intervention n’est nécessaire. Le seul cas où on peut intervenir, c’est lorsque nous sommes dans une configuration de timing très serrés, par exemple le lendemain d’un concert on ne va pouvoir arroser la pelouse que deux heures avant son utilisation, on passe un tracteur qui vient juste casser la pellicule d’eau au-dessus et au lieu de laisser l’eau tranquillement ruisseler, un peu sécher et revenir s’étaler partout, on vient casser la pellicule en surface de façon que les trois heures manquantes ne fassent pas que le ballon soit détrempé sur les premières minutes de jeu. C’est juste pour accélérer le processus d’évacuation. »
Ayant bénéficié d’un remplacement complet après les Jeux Olympiques de Paris 2024, la surface synthétique de l’Arena a été développée en collaboration avec le monde sportif afin d’améliorer à la fois le confort des joueurs et la rapidité du jeu. Cela explique pourquoi le stade détient année après année le record du nombre d’essais, confirmant son statut de lieu privilégié pour un rugby dynamique et intense.







