
Depuis 2019, Virgile Lacombe fait partie intégrante du staff du Stade Toulousain, club auquel il a déjà contribué en tant que talonneur. Responsable notamment de la mêlée, il dévoile les mécanismes internes et les leviers qui permettent au champion de France de conserver son haut niveau.
Dès l’ouverture de la saison de Top 14, la puissance affichée par Toulouse a étonné certains spécialistes. Pour Lacombe, cet affichage n’est en aucun cas fortuit.
Il s’est exprimé pour Midi Olympique :
« Ugo Mola a pris le parti de laisser cinq semaines de congé, à condition que les joueurs s’entretiennent. Peut-être un peu moins prêts physiquement, mais très frais mentalement. La combativité vient surtout de la préparation psychologique. »
Le membre du staff met en avant une recherche constante d’innovation et de progression :
« Sur le jeu, les exercices ou même les intentions d’entraînement, on cherche à toujours évoluer. »
Avec l’expérience, la méthode a évolué. Moins de directives techniques, plus de responsabilités données aux joueurs. « Maintenant qu’ils maîtrisent les outils, c’est à nous de les challenger en fixant des objectifs plus élevés, sans cadre trop précis. L’idée est qu’ils soient capables de se corriger eux-mêmes. »
Cette autonomie concerne également la mêlée. « Au début, je donnais l’analyse. Puis j’ai créé un outil pour cadrer la leur. Aujourd’hui, j’envoie juste les images et ce sont eux qui font leur analyse. Les réunions sont devenues plus rares. L’objectif est d’éviter la routine. »
Le travail individuel a pris une place majeure. « Depuis deux saisons, Ugo nous demande de passer beaucoup plus de temps en aparté avec les joueurs. Trois ou quatre minutes pour montrer des images, échanger sur un ressenti. Cela ne se fait pas qu’en réunion collective. »
Dans ce « bouillon de cultures » mis en avant par Clément Poitrenaud, chaque intervenant du staff apporte sa compétence spécifique. « Laurent (Thuéry) et Jean (Bouilhou) ont une approche statistique fine, Clément apporte son regard sur le jeu et les structures. On se challenge constamment. » Une démarche portée par la philosophie de Mola : « Ce qui a gagné aujourd’hui ne gagnera pas demain. »
Pour Lacombe, la solidité du club s’appuie également sur son héritage et son exigence perpétuelle. « Quand tu sais que l’institution est au-dessus de tout le monde, tu as envie de te mettre à son niveau. Pour rester en haut, il faut innover, s’intéresser à ce qui se fait ailleurs et tester. »
Cette dynamique interne encourage à nourrir les joueurs, surtout les internationaux. « Avec leur CV, tu ne peux pas proposer la même chose chaque semaine. Sinon, ils te prennent pour un incompétent. Il faut les nourrir, mais avec du sens. »
La compétition au sein de l’effectif est également un facteur clé. L’arrivée de George-Henri Colombe ou le retour de prêt de Paul Mallez accroissent la densité à droite, et chacun doit batailler pour conserver sa place.
Les joueurs expérimentés ne sont pas non plus à l’abri :
« Les performances du moment doivent être récompensées. On ne peut pas rester sur des images passées. C’est dur de sortir un joueur avec qui tu as gagné, mais si un autre est meilleur, il doit jouer. »







