
Patrice Collazo, l’entraîneur du Racing 92, s’est confié au Parisien à propos du début de saison compliqué de son groupe.
À quelques jours du duel face à l’Union Bordeaux-Bègles, programmé dimanche soir, le coach souligne que son équipe sort d’un exercice en dents de scie et qu’il est essentiel d’en identifier les causes. Voici ses propos :
« Quand on sort d’une saison chaotique où le Racing a flirté avec la zone de relégation alors qu’il s’était toujours qualifié en phase finale jusque-là, il faut se poser, faire un bilan. La réflexion ne se limite pas qu’au rugby, qu’au terrain. Comment en est-on arrivé-là ? Qu’est-ce qu’on doit changer, améliorer ? Il faut se réinventer en gardant notre ADN. Des choses qui fonctionnaient l’an dernier ne marcheront plus cette année. »
Interrogé sur l’échec des dernières recrues phares du club telles que Siya Kolisi et Owen Farrell, Collazo avance des explications sur l’intégration de joueurs de ce calibre :
« C’est la particularité du Top 14. Tant qu’on n’y a pas mis les pieds, on ne sait pas ce que c’est. Pour ces recrues, c’est beaucoup d’attente, de pression. Certaines fois, l’adaptation ne se fait pas, physiquement et mentalement, c’est compliqué. Le fait de ressortir un joueur comme ça du lot, ça ne met pas non plus une pression positive sur l’équipe. L’image qu’on souhaite renvoyer, c’est le collectif plutôt qu’une dépendance à un joueur. »
Sur le sujet de Toulouse et Bordeaux, il refuse de considérer ces clubs comme intouchables malgré leur statut de favoris :
« On a battu ces deux équipes l’an passé donc elles sont battables. Cela reste ouvert. Toulouse et Bordeaux sont forcément favoris mais je ne connais pas un club qui n’a pas l’ambition d’être champion de France, même s’il faudra un concours de circonstances. »
Le manager du Racing 92 revient également sur sa passion pour le management :
« Si je fais ce métier, c’est que j’en ai besoin. C’est un carburant. Quand on est manager, on est en quête de quelque chose, on est dans l’excès. On sait qu’il y aura des hauts et des très bas. La remise en question est permanente. Aujourd’hui, je ne manage plus comme quand j’ai commencé. Il y a des combats que je menais avant et que je ne mène plus parce que j’ai évolué. Les contextes changent aussi. C’est un recyclage permanent. Si on s’installe dans une forme de routine, c’est le début de la fin. Car les joueurs se calent sur ce ronron. Il faut alimenter en kérosène en permanence. »
Enfin, il détaille sa façon d’aborder la pression liée aux résultats :
« Avec l’expérience, on la vit différemment. Il ne faut pas s’enfermer. Il faut être davantage dans l’analyse et moins dans la réaction immédiate. Il faut déléguer et montrer beaucoup de maîtrise, dans la victoire comme dans la défaite. La maîtrise des émotions est hyper importante. Avant, j’avais du mal mais il faut montrer qu’on se contrôle même si ce n’est pas toujours facile. »







