
La saison 2025-2026 du Top 14 débute sur un tempo offensif remarquable. Après seulement trois journées, ce sont déjà 130 essais qui ont été marqués, ce qui représente une moyenne de 6,5 essais par match.
Ce chiffre dépasse celui enregistré à la même période l’an passé (134 essais en trois journées), et cela alors qu’une rencontre n’a pas eu lieu (le match Toulon – La Rochelle a été reporté).
Cette explosion dans le jeu offensif est en partie liée à la présence d’un promu en difficulté, Montauban, qui a subi des défaites lourdes face aux meilleurs clubs du championnat. L’Union Bordeaux-Bègles, notamment, qui a inscrit onze essais lors de sa victoire écrasante 71-24 contre les Tarn-et-Garonnais, a déjà inscrit 18 essais depuis le début de la compétition.
Lyon (13 essais) et le Stade Français (12), qui ont également rencontré Montauban, figurent eux aussi en tête du classement des équipes les plus prolifiques. Cette situation rappelle le profil de Vannes, promu la saison dernière, mais mieux organisé défensivement.
Cependant, d’autres facteurs expliquent ce flot d’essais.
Les conditions climatiques avantageuses, la multiplication des pelouses hybrides ou synthétiques ainsi que la qualité des surfaces, plus rapides, encouragent les formations à adopter un style de jeu plus expansif. « Sur des terrains rapides, le jeu d’attaque est favorisé », déclare Jean-Baptiste Elissalde, ancien adjoint du staff du XV de France, dans une interview accordée à Sud-Ouest.
Les ailiers et arrières agiles comme Louis Bielle-Biarrey (UBB), Dimitri Delibes (Toulouse), Théo Attissogbe (Pau) ou Gaël Dréan (Toulon) bénéficient pleinement de ces conditions.
Les modifications dans les règles arbitrales jouent aussi un rôle. Depuis l’année précédente, la ligne défensive doit reculer davantage lors des coups de pied tactiques, rendant la tâche des défenseurs plus difficile et créant des brèches. Le demi de mêlée en défense doit également demeurer derrière la ligne d’avantage sur les mêlées, ce qui améliore la fluidité des lancements.
Par ailleurs, les contre-rucks sont désormais restreints : il est interdit de glisser dans le camp adverse, diminuant ainsi l’impact des gratteurs comme Jack Willis. « Cela permet de mieux conserver la possession », précise Elissalde.
Cette tendance à un jeu plus offensif n’est pas exclusive au Top 14. Le Super Rugby, référence internationale, affiche cette saison une moyenne élevée de 8,3 essais par match.
Pour autant, Elissalde met en garde contre une reproduction mécanique de ce modèle :
« Le rugby, c’est aussi de la défense. Sur Lyon – Stade Français (42-37), certains essais sont trop faciles. Les staffs vont forcément corriger ça. »







