
À seulement 18 ans, Valentin Hutteau s’apprête à vivre un moment important en étant titulaire pour la première fois avec l’Union Bordeaux-Bègles ce dimanche, lors du déplacement contre le Stade Français.
En seulement trois matches, ce jeune talent s’est affirmé comme l’une des surprises majeures de ce début de saison en Top 14, profitant notamment de la blessure de Maxime Lucu pour révéler un potentiel déjà très apprécié par son équipe et le staff technique.
Sur le terrain d’entraînement, il détonne par son mètre 69 et son visage encore très jeune, contrastant avec la confiance et le leadership dont il fait preuve.
Bruno Ghiringhelli, directeur sportif de Massy, faisait déjà il y a un an le parallèle suivant dans Le Parisien :
« Plaqueur, gratteur, franchisseur, tout en allant très vite et en étant dominant dans les impacts. Je n’aime pas faire de comparaison, mettre trop en avant des jeunes comme lui, mais c’est un petit Antoine Dupont. Au vu de ses qualités, de son profil, il ressemble beaucoup à ce type de joueur. »
Son parcours est pourtant étonnamment rapide. Il n’avait joué que dix-neuf minutes en Nationale avec Massy avant de faire le saut en Top 14. Et déjà de nombreuses certitudes. « C’est surprenant quand tu vois son âge mais quand tu vis avec lui depuis deux mois, ce n’est pas si surprenant », confie Jefferson Poirot, capitaine de l’UBB, dans un entretien accordé à RMC Sport.
« C’est un jeune qui est arrivé avec beaucoup de maturité. Les derniers jeunes que j’ai vu arriver comme ça en 9, 10, c’est Baptiste Serin et Matthieu Jalibert. Serin à 18 ans, il parlait aux premières lignes de 40 ans comme si c’étaient ses potes de crabos. J’espère que la suite sera la même pour Valentin. »
Auteur de son tout premier essai face à Montauban, Hutteau confirme son instinct et son sens du jeu, qualifié par son entraîneur Christophe Laussucq, lui-même ancien demi de mêlée :
« Il n’a pas eu beaucoup de temps pour gamberger. Il s’est vite retrouvé sur le terrain et il a un vécu rugby déjà important bizarrement. Il a une réflexion poussée sur le jeu. C’est un vrai demi de mêlée et comme beaucoup de gamins de cette génération, il ne se pose pas de question. »
Son intégration au sein du groupe a été très rapide.
« J’avais l’impression que c’était un jeune du club, je ne savais pas qu’il était en test », raconte Poirot en évoquant les débuts de Valentin à Bordeaux.
Il ajoute :
« Quelqu’un qui en impose à 18 ans, que tu respectes juste par son naturel. Ces mecs-là, généralement, ils y arrivent même si le chemin est encore long. »
Un sentiment partagé par ses partenaires plus aguerris :
« Je disais à ma femme que j’allais jouer avec un mec en 9 qui a moins d’écart d’âge avec mon fils qu’avec moi. Il a 10 ans avec mon fils et 15 avec moi ! Ça, ça fait bizarre mais ça ne change pas la qualité du joueur, sur son début de saison c’est totalement mérité et mon rôle c’est qu’il fasse une grosse prestation. »
Figure montante de la génération 2007, encensé pour son talent au même titre qu’Antoine Dupont, Baptiste Serin ou Matthieu Jalibert, Valentin Hutteau poursuit son ascension sans hésitation. Lors de ce déplacement à Paris face au Stade Français, il sera scruté comme jamais afin de confirmer son entrée remarquée dans l’élite du rugby français.







