
Ce qui s’annonçait comme un simple débat autour des déclarations de Fred Quercy à propos de Fabien Galthié a rapidement évolué en un véritable casse-tête juridique et sportif.
Les dirigeants de Montauban ont d’abord cherché à désamorcer la situation en discutant directement avec l’ancien demi de mêlée international. Ce dernier, souhaitant éviter d’alimenter la polémique, aurait exprimé son souhait de « ne pas aller plus loin », estimant que la situation ne méritait pas d’emballement.
Selon Midi Olympique, Galthié a tenu à rappeler :
« Je respecte tous les joueurs que j’entraîne et que j’ai entraînés depuis 20 ans. Dans une carrière, il arrive que des relations sportives soient marquées par l’incompréhension ou la déception, c’est humain. »
Alors que la situation semblait se calmer, la Fédération Française de Rugby est intervenue dans l’affaire.
La FFR a considéré que les propos du capitaine de l’USM portaient atteinte à l’image du rugby, ce qui a conduit à l’exigence de sanctions internes. Fred Quercy a ainsi reçu une lettre dans laquelle son club condamnait ses déclarations, tandis qu’il se disait disposé à présenter des excuses « pour l’intérêt de l’USM ».
Dans un souci de bonne volonté, Montauban a également décidé de ne pas aligner son capitaine lors du match contre Bordeaux-Bègles à l’occasion de la 3e journée de Top 14.
Cependant, cette mesure n’a pas suffi à la FFR, comme l’a confirmé Midi Olympique.
Le 22 septembre, Fred Quercy a reçu un courrier l’informant de la suspension de sa licence, en attendant sa comparution devant la commission de discipline de la LNR, sous le motif de « propos pouvant porter atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ».
Une décision brutale pour le joueur :
« J’ai appris ça lundi soir. Mon directeur général m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle. J’ai été surpris que ça intervienne trois semaines après la parution de mes propos. Mais je n’ai pas été surpris du reste, parce que je m’attendais à un petit retour de flamme, ce qui me semble normal aussi. »
Le problème réside dans le fait que, en agissant ainsi, la FFR aurait dépassé ses compétences légales. L’avocat de Fred Quercy a rapidement réagi et a obtenu la levée de la suspension par la LNR trois jours plus tard. En attendant, le staff de Montauban avait déjà travaillé toute la semaine sans son capitaine, Sébastien Tillous-Borde et son équipe ayant préféré maintenir leur stratégie pour le match face à Montpellier, craignant un éventuel retrait de points sur tapis vert.
Après la rencontre, l’entraîneur a assumé :
« On n’a pas eu le choix, sa licence était bloquée. C’est dommage pour Fred mais c’est comme ça. On s’adapte et on avance. Le but, c’est qu’on le récupère le plus vite possible. Sa licence est débloquée mais peut-être qu’elle sera bloquée lundi, je ne sais pas. Il n’était pas dans le groupe ce week-end et il rentrera, je l’espère, prochainement. On a besoin de pouvoir utiliser tous nos mecs. »
Cette affaire met en évidence les tensions persistantes entre fédération et clubs, illustre la fragilité juridique des décisions prises dans l’urgence et souligne la complexité pour un joueur de jongler entre sanction sportive et liberté d’expression.







