
Samedi soir, le stade Jean-Bouin a vibré comme rarement. Bénéficiant d’un public bouillant et de nouvelles recrues performantes, le Stade Français s’est imposé avec éclat face à l’Union Bordeaux-Bègles, tenant du titre européen, sur le score de 28 à 7.
Sur la pelouse, deux anciens joueurs bordelais ont particulièrement pesé dans la rencontre : Thierry Paiva et Tani Vili. Pour sa première titularisation cette saison, le pilier gauche a multiplié les efforts dans le jeu courant et surtout dominé en mêlée fermée, un secteur où les Parisiens ont largement pris le dessus.
En compagnie de Giorgi Melikidze, Paiva a beaucoup contribué à faire plier ses anciens coéquipiers, provoquant à plusieurs reprises des fautes (18e, 30e, 50e, 55e, 76e) qui ont eu des conséquences importantes : essai de Peniasi Dakuwaqa suivi d’un carton jaune pour Jefferson Poirot (31e), ainsi qu’une pénalité réussie par Louis Carbonel (50e).
Le combat au sol a également joué un rôle crucial, notamment grâce à une récupération de ballon de Tanginoa Halaifonua qui a permis à Jeremy Ward d’aplatir dès la 14e minute. Confronté à douze pénalités, l’UBB a, de fait, perdu pied dans les moments clés.
« Quand vous n’êtes pas bon en conquête, c’est difficile de gagner, surtout avec autant d’indiscipline aussi », a reconnu le troisième-ligne girondin Pierre Bochaton.
Après avoir montré des fragilités défensives en début de saison (100 points encaissés en trois matches), la défense parisienne a offert une prestation solide. « On a très bien défendu face à une équipe avec de très grands joueurs et beaucoup de menaces », a salué le manager Paul Gustard.
Au centre du jeu, Tani Vili s’est illustré par son intensité physique et ses plaquages efficaces. Ses prises d’initiative ont aussi pesé : il a réussi un plaquage appuyé sur Matthieu Jalibert, tenté un par-dessus ingénieux à la 47e minute, et a cru marquer lors d’une longue contre-attaque à la 38e.
Le seul bémol de la soirée réside dans les cinq essais finalement refusés (à Dakuwaqa à deux reprises, Vili, Abadie et Tanga). « Je suis un peu déçu car on a de l’ambition », a confié Gustard, frustré de ne pas avoir obtenu le bonus offensif.
Jeremy Ward, auteur du premier essai, dresse un bilan positif :
« C’est sans doute notre meilleur match depuis longtemps. On a vu une équipe sérieuse, avec de l’énergie et de l’ambition aussi. »
Le prochain enjeu pour le Stade Français sera de confirmer cette progression à Perpignan, où l’équipe parisienne n’a plus triomphé depuis 18 déplacements consécutifs.







