
Ce qui devait être un simple entretien publié début septembre est devenu un véritable feuilleton dans l’univers du rugby français.
Lors d’une interview accordée au site RugbyPass, Fred Quercy, capitaine de Montauban, a lancé une phrase cinglante à l’encontre de Fabien Galthié, déclenchant ainsi une réaction disciplinaire dont les répercussions se font encore sentir.
Des déclarations lourdes de conséquences
Le 3 septembre, le joueur international montalbanais s’exprime ainsi : Galthié a été « à la fois le meilleur entraîneur que j’ai eu, indiscutablement – et pourtant j’en ai eu des bons dans ma carrière – mais aussi la plus grande merde sur le plan humain ».
Ces propos, rapidement retirés de la version en ligne de l’interview, n’ont pas immédiatement entraîné de sanctions… avant que la Fédération française de rugby (FFR) ne décide, trois semaines plus tard, d’intervenir sur le dossier.
Le 22 septembre, la FFR suspend la licence de Quercy et transmet l’affaire à sa commission de discipline. Trois jours plus tard, face à une confusion procédurale, la suspension est levée et le dossier est confié à la Ligue nationale de rugby (LNR), seule compétente pour traiter les litiges concernant un joueur évoluant en Top 14.
La FFR rejette toute forme de pression
En réaction aux rumeurs évoquant un possible coup de fil de Fabien Galthié dans le but d’influencer les sanctions, le secrétaire général de la FFR, Sylvain Deroeux, s’est exprimé dans L’Équipe :
« C’est mal me connaître de sous-entendre que Fabien m’ait mis la pression. J’ai poussé pour saisir la commission, c’est ma décision ». Il ajoute : « Au regard des propos intolérables de Fred Quercy, nous avons choisi de saisir la commission de discipline de la FFR… Entre-temps, la LNR s’est déclarée compétente. J’ai donc dessaisi la FFR pour saisir la Ligue. Je n’ai pas voulu me précipiter. J’assume. Les propos tenus me gênent. Mais le cas de Fred Quercy n’est pas exceptionnel, j’ai 100 saisines par an. Cette année, j’ai déjà demandé que la commission de discipline soit saisie pour des propos insultants employés par des licenciés mineurs et publiés sur les réseaux sociaux. »
Une audience programmée pour le 8 octobre ?
La Ligue nationale de rugby doit trancher mardi sur une éventuelle convocation de Fred Quercy. S’il est poursuivi pour « atteinte à l’intérêt supérieur du rugby », conformément à l’article 723.8 du règlement, il risque des peines allant du simple avertissement à une radiation définitive. Des sanctions similaires ont déjà été prononcées : Bernard Laporte avait été suspendu 16 semaines en 2014 pour injures envers un arbitre, tandis que Melvyn Jaminet avait écopé de 34 semaines en 2024 pour des propos à caractère raciste.
Montauban opte pour l’apaisement
Au sein de l’USM, la position officielle reste claire : désamorcer la tension. « J’ai parlé du problème à Fred, il a reconnu qu’il n’aurait pas dû parler ainsi. Après mes excuses, je pensais que l’affaire allait s’arrêter », a déclaré le président Jean-Claude Maillard. Selon lui, « ça montre à quel point il est spontané et radical dans ses interventions ».
Un joueur qui cherche à rester discret
De son côté, Fred Quercy préfère la réserve : « Je m’attendais à un petit retour de flamme, ce qui me semble normal aussi… J’ai peur de prendre une grosse sanction qui, pour moi, ne serait pas méritée. Moi, je ne m’occupe plus de rien, je ne dis plus rien et j’attends que l’histoire se tasse ».
Pour rappel, Melvyn Jaminet avait été sanctionné pour « atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ». L’arrière du RCT avait reçu une suspension de 34 semaines après des propos racistes lors de la tournée française en Argentine à l’été 2024. De même, Bernard Laporte, alors manager de Toulon, avait été suspendu 16 semaines en 2014 pour des insultes envers l’arbitre Laurent Cardona.
Cette affaire autour de Fred Quercy est révélatrice d’une réalité : dans le rugby français, une simple parole de travers peut avoir des conséquences bien plus graves qu’un simple avertissement.







