
La question du salary cap en Top 14 continue d’agiter le rugby français.
Ce jeudi, Antoine Dupont a pris position avec fermeté contre un système qu’il juge étouffant et inadapté à la réalité économique actuelle.
Le capitaine du XV de France, ambassadeur de Peugeot et visage du Stade Toulousain, s’en est pris à la Ligue nationale de rugby (LNR), accusée de brider les joueurs dans l’exploitation de leur image.
Le plafonnement de la masse salariale des clubs (actuellement fixé à 10,7 millions d’euros jusqu’en 2027) fait l’objet de débats récurrents, certains présidents plaidant même pour une nouvelle baisse. Or, selon Dupont, ce système nuit directement aux joueurs.
Le demi de mêlée a dénoncé une atteinte à leur liberté contractuelle comme le rapporte Midi Olympique. Extrait :
« Les règles du salary cap […] nous empêchent d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques. »
Et rappelle le rôle central des joueurs dans l’essor du Top 14. Extrait :
« On se retrouve dans une économie du rugby qui est grandissante […] grâce à nous les joueurs au milieu et au final on n’est pas bénéficiaire de ça puisque le salaire stagne, voire baisse, et on ne peut pas utiliser notre image. Ça commence à faire beaucoup. »
La star toulousaine cible particulièrement le Salary Cap Manager et son emprise sur les contrats individuels. Extrait :
«Le droit à l’image individuel dans le rugby est très cadré. Avec Romain, on a eu cette opportunité de partenariat individuel avec Peugeot, mais il faut savoir que cela compte quand même dans le Salary Cup du club, puisque Peugeot est partenaire du club. Ce qui est, à notre sens, problématique pour les joueurs, mais qui ne pose pas de soucis avec le club ou avec la marque Peugeot, avec qui ça se passe très bien. Le problème, c’est plus avec le Salary Cap Manager. En fait, nous n’avons pas toujours la liberté de nos contrats d’image individuels. Ça va être un peu notre combat des prochains mois, j’espère.»
Au-delà du plafonnement, Dupont s’inquiète des méthodes de contrôle de la LNR rapporte La Dépêche. Extrait :
« Même dans leur droit de regard, ils essayent d’être de plus en plus invasifs en nous demandant de citer tous les partenaires qu’on a, même les partenaires qui ne sont pas partenaires avec le club. Ils veulent savoir à la limite tout le patrimoine qu’on peut avoir donc on arrive un peu dans une chasse aux sorcières où ils veulent démasquer les tricheurs mais ça en devient ridicule. »
Ces déclarations surviennent dans un climat délicat. En avril 2025, le Stade Toulousain avait dû verser 1,3 million d’euros à la LNR pour clore un contentieux sur le transfert de Melvyn Jaminet, soupçonné d’avoir contourné le salary cap.
Alors que les présidents de clubs débattent de l’avenir de ce plafonnement, la prise de parole de Dupont pourrait bien raviver les tensions et relancer le bras de fer entre joueurs et instances.







