
Le Paris Saint-Germain traverse une véritable hécatombe.
Le champion d’Europe en titre doit se passer d’Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Marquinhos et Khvicha Kvaratskhelia, tous forfaits. D’autres sont incertains. Potentiellement, sept titulaires absents, tous victimes de blessures musculaires.
Une situation qui interroge, notamment au regard de la gestion d’effectif du Stade Toulousain, modèle reconnu dans le monde du rugby.
Alors le Stade Toulousain peut-il être une source d’inspiration pour le PSG ? Midi Olympique répond !
La saison dernière a laissé des traces. Vitinha, par exemple, a disputé 67 matchs sur 75 possibles avec Paris et le Portugal, pour plus de 4 000 minutes passées sur le terrain. Comme lui, plusieurs cadres n’ont jamais soufflé et continuent d’enchaîner, jusqu’à la blessure, comme face à Auxerre pour le Portugais et Kvaratskhelia.
À l’inverse, Toulouse, habitué aux longues saisons ponctuées de phases finales et de Champions Cup, sait ménager ses stars. Lors de l’exercice 2025, un joueur du club Rouge et Noir n’aurait pas pu disputer plus de 46 matchs. Mais aucun n’a atteint ce total : Ugo Mola a utilisé… 53 joueurs dans sa quête du Bouclier de Brennus.
Ancien entraîneur du TFC, Philippe Montanier connaît bien le microcosme toulousain, qu’il décrit comme « le Real Madrid du rugby ». L’ex-coach raconte les échanges réguliers entre staffs de différents sports de la Ville rose.
Pour lui, la cascade actuelle de blessures au PSG s’explique par la saison démentielle vécue l’an dernier. Extrait :
« Je pense que, s’ils ont eu beaucoup de blessés, c’est car ils n’en ont pas eu la saison dernière. Leurs joueurs clés étaient présents dans les rencontres qui comptent. Donc, on peut dire qu’ils ont plutôt bien géré leurs blessés. Mais il y a eu l’apparition de la Coupe du monde des clubs donc ça a été une saison inédite en termes de charges. Paris tâtonne un peu et n’est pas habitué à gérer ça. »
Le Stade Toulousain s’appuie régulièrement sur son vivier pour ménager ses cadres. Une stratégie que Paris peine à appliquer, malgré un centre de formation de qualité.
Là où Toulouse peut utiliser plus de 50 joueurs sur une saison, le football fonctionne différemment : à peine une vingtaine d’éléments.
Montanier rappelle cette réalité. Extrait :
« Dans le foot, toutes les équipes qui performent au niveau européen s’appuient sur 16-17 joueurs parce que la concurrence est très sévère. […] Même chez certains clubs qui ont des effectifs élargis comme Liverpool, à 80 %, ce sont les 15 mêmes joueurs qui jouent. »
Autre différence majeure : en rugby, une équipe plus forte gagne presque toujours, ce qui permet des rotations sans grande crainte. En football, un turnover mal placé peut tout changer dans la course au titre.
Si Luis Enrique s’imprègne déjà de certaines méthodes du rugby en dirigeant depuis les tribunes, il lui sera sans doute difficile de copier la rotation XXL d’Ernest-Wallon. Entre la différence d’effectifs, la pression médiatique et le format des compétitions, le PSG reste prisonnier d’un système qui use ses stars.
Mais une chose est sûre : le Stade Toulousain, maître dans l’art de ménager ses forces, a de quoi inspirer les plus grands clubs européens de football.







