
Presque sept mois après l’action qui a bouleversé la carrière d’Antoine Dupont, le pilier irlandais Andrew Porter s’exprime pour la première fois sur cet épisode dramatique.
Dans son autobiographie récemment publiée, Le cœur sur la main : mon histoire de lutte et de courage, le joueur du XV du Poireau raconte les conséquences humaines et psychologiques de la blessure du capitaine toulousain et du XV de France.
Le 8 mars 2025, à Dublin, la rencontre entre l’Irlande et la France dans le Tournoi des 6 Nations avait basculé sur une action malheureuse. Sur un ruck, Dupont s’effondre, victime d’une rupture des ligaments croisés.
Deux Irlandais étaient impliqués : Porter et Tadhg Beirne. Aucun des deux n’avait été sanctionné par la commission disciplinaire, malgré la colère du sélectionneur Fabien Galthié, qui dénonçait alors « des gestes dangereux » et « une absence de protection pour les joueurs ».
Dans son livre, Porter revient sur la déferlante médiatique qui a suivi :
« Lorsque Dupont s’est blessé, Tadhg et moi avons été victimes de terribles insultes sur les réseaux sociaux. Je ne peux pas parler pour lui, mais je sais qu’il n’aurait jamais blessé quelqu’un volontairement. Moi non plus. Ce n’est pas le genre de joueur que nous sommes. »
L’Irlandais confie surtout l’impact sur sa vie personnelle :
« Certains supporters français ont ciblé ma femme Elaine. Des messages haineux, des menaces, même à propos de notre futur enfant… Elle a quitté les réseaux pendant un moment. C’était révoltant. »
Aujourd’hui, Porter prend du recul, non sans amertume :
« Je déteste qu’on s’en prenne à ceux que j’aime. On a été pris pour des monstres alors qu’il n’y avait aucune intention malveillante. »
Antoine Dupont, toujours en convalescence, poursuit sa rééducation à Toulouse. Son retour à la compétition est espéré pour la fin de l’année 2025, mais l’épisode du 8 mars reste une blessure, physique et morale, pour toutes les parties impliquées.







