
Ce mercredi 1er octobre, au palais de justice d’Agen, l’émotion a submergé la salle d’audience.
Pour la première fois depuis la disparition tragique de leur fils, Medhi Narjissi, les parents du jeune joueur de 17 ans ont croisé le regard de Stéphane Cambos, ancien manager des U18 du XV de France, mis en examen pour homicide involontaire.
Le journal Sud-Ouest revient sur ce moment important.
La cour d’appel examinait la requête en nullité déposée par l’ex-sélectionneur, qui conteste sa mise en cause dans la mort du jeune rugbyman du Stade Toulousain, emporté par une vague le 7 août 2024 à Dias Beach, en Afrique du Sud.
Lorsque Stéphane Cambos est apparu, la mère de Medhi, Valérie Narjissi, n’a pu contenir son émotion. En larmes, elle a tenté de s’approcher de l’accusé avant d’être maîtrisée et évacuée par son avocat et les agents de sécurité.
« L’entendre mentir alors qu’il est entièrement responsable, c’est insupportable. Ma réaction est celle d’une mère qui n’admet pas. Ce n’est pas possible de voir ces gens qui essaient de s’en sortir de la sorte et de ne plus voir son enfant. C’est plus qu’indécent, c’est dégueulasse. Je n’ai pas d’autres mots, je suis désolée », a-t-elle confié ensuite, bouleversée.
Son mari, Jalil Narjissi, ancien joueur du SU Agen, partage sa colère :
« Il essaie de se dérober en faisant appel. C’est son droit mais, en tant que père de famille, je n’arrive pas à comprendre comment il arrive à se regarder dans la glace, comment il peut éduquer ses enfants, comment il peut avoir cette attitude. C’est honteux. Ce que nous vivons est inhumain. »
L’avocat de Stéphane Cambos, Me Arnaud Dupin, appelle au calme et défend la position de son client :
« Je comprends la souffrance de la famille, mais ce n’est pas en se défoulant sur Stéphane Cambos qu’on va résoudre le problème. On a l’impression qu’il est un punching-ball, mais il faut arrêter car on est en train de chercher des fautes là où il n’y en a pas. Il s’est opposé à la tenue de cette séance, il ne peut être tenu pour responsable d’un acte qu’il n’a pas validé. On cherche des fautes là où il n’y en a pas. »
Le parquet, lui, estime que Cambos a fait preuve « d’imprudence et de négligence », considérant qu’il est arrivé sur la plage avant la fin de la séance fatale. Me Martial, représentant la famille Narjissi, rejette toute idée d’annulation : « Les indices sont graves et concordants. Des témoins contredisent totalement sa version des faits. »
La décision de la chambre de l’instruction sera rendue le 17 novembre. Pour les parents de Medhi, ce premier face-à-face a ravivé une douleur toujours à vif.







