Le Stade Rochelais n’y arrive plus. Après avoir manqué les phases finales la saison dernière, les Maritimes ont de nouveau inquiété samedi en sombrant à Montpellier (37-13).
Un revers cinglant qui a déclenché la colère et la lucidité d’un Ronan O’Gara visiblement dépassé :
« On a fait une performance inacceptable. Je me pose la question de savoir pourquoi je fais ce métier. Montpellier a répondu présent. Nous, on a été absents. »
Depuis la fin de la saison dernière, le technicien irlandais ne cesse d’appeler à une refonte profonde du projet rochelais. Mais les premiers résultats de cet exercice 2025-2026 ne plaident pas en sa faveur : deux victoires à domicile, deux défaites à l’extérieur et un match en retard à jouer à Toulon. Une trajectoire trop irrégulière pour un club habitué aux sommets européens.
Malgré l’arrivée de jeunes talents comme Le Garrec, Niniashvili, Lagivala et Pacome, censés revitaliser une ligne de trois-quarts longtemps jugée trop prévisible, le constat reste sévère. Si le jeune centre Lagivala a su se distinguer, la charnière Le Garrec-Hastoy a semblé perdue face à la pression montpelliéraine.
Pire, le secteur du combat, autrefois marque de fabrique des Rochelais, s’est effondré.
O’Gara, privé de ses cadres Uini Atonio et Will Skelton, pointe une défaillance collective :
« Il y a des joueurs qui aiment le défi physique, d’autres non. Montpellier a gagné le combat, pas nous. »
Face à ce constat, le manager assume sa part de responsabilité :
« Je dois prendre beaucoup de responsabilités pour cela. Qu’est-ce qu’on fait le lundi et le vendredi ? On est forts mardi, jeudi, mais quand on regarde ça, c’est honteux pour moi, pour les supporters rochelais. Ce n’est pas du tout ma vision des choses, je dois poser beaucoup de questions ce week-end. »
Le talonneur Pierre Bourgarit exprime lui aussi son inquiétude. extrait:
«Nos objectifs sont les mêmes depuis quelques saisons : gagner des titres. On ne se le cache pas. C’est sûr que nos dernières sorties ne nous ont pas donné forcément raison. Mais nos ambitions, que ce soit pour le staff, les joueurs ou le club dans son ensemble, c’est de continuer à écrire l’histoire de ce club.»
Le troisième-ligne du XV de France, Grégory Alldritt, longtemps reconnu pour son activité et sa puissance, a souffert dans le combat face aux Montpelliérains. Moins percutant, moins dominant dans les zones d’impact, il incarne les difficultés d’un collectif rochelais en quête de repères.
Pour autant, le capitaine refuse de sombrer dans le pessimisme.
Fidèle à son tempérament combatif, il tente de calmer les esprits :
« On est début octobre, on sait que le Top 14 est compliqué, que les déplacements sont durs. À nous d’apprendre, de grandir, de faire une bonne semaine et de montrer un autre visage la semaine prochaine. Ce championnat est long, c’est un bras de fer, il faut montrer qu’on est des compétiteurs. »
La Rochelle semble en fin de cycle, minée par un effectif vieillissant et un manque de fraîcheur mentale.
Le déplacement à Paris samedi face au Stade Français, leader du Top 14, s’annonce déjà capital. Et O’Gara le sait : « Si on joue comme ça, on peut en prendre 50 à Paris. »
