
Pris pour cible en début de saison par le capitaine de Montauban, Fred Quercy, Fabien Galthié a enfin réagi. Le sélectionneur du XV de France, loin de toute polémique, a choisi l’apaisement et la compréhension envers son ancien joueur, tout en saluant son parcours et son engagement.
C’est une réponse apaisée, presque bienveillante, qu’a livrée Fabien Galthié. En marge d’un entretien accordé à Sud Ouest, le sélectionneur du XV de France est revenu sur les insultes proférées à son encontre par Fred Quercy, le capitaine de Montauban, début septembre.
L’affaire avait éclaté à la suite d’une interview donnée par le joueur à RugbyPass, dans laquelle il qualifiait son ancien entraîneur de Montpellier de manière très virulente. Suspendu brièvement par la FFR, Quercy doit comparaître devant la commission de discipline de la LNR le 15 octobre prochain.
Loin d’alimenter la polémique, Galthié a choisi la voie du recul et de la compréhension.
« Je voudrais parler de Fred Quercy. C’est un joueur que j’ai entraîné dans les années 2010 à Montpellier, sur mes deux dernières années. Un jeune joueur, de la génération d’Eric Escande, que j’ai ensuite entraîné à Toulon. […] Ce dont je me souviens, c’est qu’il a été un vrai capitaine, un joueur qui a porté Montauban vers la montée. Je trouve ça génial. »
“Je peux l’entendre, je peux le comprendre”
Interrogé sur les propos insultants tenus à son égard, le sélectionneur n’a pas cherché à régler de comptes :
« Je peux l’entendre, je peux même le comprendre. Ça fait à peu près 20 ans que j’entraîne. Et j’ai toujours essayé d’entraîner le mieux possible, sans concession. […] Je suis encore en train d’essayer de m’améliorer, de progresser. Et là-dessus, je suis sans concession dans mon auto-critique. Ce qu’il dit, je peux l’entendre et je peux le comprendre. »
Une attitude mesurée, fidèle à son discours sur l’exigence et l’amélioration continue :
« Dans chaque rendez-vous, chaque challenge, chaque expérience, j’essaie de faire mieux. […] Jouer, c’est s’entraîner avec un engagement total, sans concession. J’essaie d’améliorer ma méthode, la lecture, l’accompagnement. Aujourd’hui, en équipe de France, j’ai des nutritionnistes, j’ai trois psychologues qui travaillent sur la charge mentale. »
“Ce que je regrette, c’est qu’il ne puisse pas jouer”
Refusant d’alimenter la sanction disciplinaire, Galthié a tenu à défendre l’homme et le joueur :
« Ce que je regrette, c’est qu’il ne puisse pas jouer. C’est dommage pour lui. Pour le reste, ça ne m’appartient pas. Mais c’est important que je le dise, parce que je pense à tous les joueurs. […] J’aime bien ces parcours différents, pas évidents : Régis Montagne, Paul Mallez, Gabin Villière, des joueurs que je suis parfois allé chercher en Pro D2. Voilà, c’était il y a 15 ans, si c’était à refaire, je ferais différemment. Dans mon chemin, je n’ai jamais voulu m’empêcher de faire mieux. »
Enfin, le sélectionneur a révélé avoir échangé avec les dirigeants montalbanais :
« J’ai parlé à Sébastien Tillous-Borde, Yohan Dalla Riva et Jean-Claude Maillard, le président, qui s’est excusé. Mais je lui ai dit, non, ne vous excusez pas, profitez de cette saison en Top 14. »
Loin d’un règlement de comptes, Fabien Galthié a préféré la voie du dialogue et du respect. Un message d’apaisement qui tranche avec la virulence de l’affaire initiale — et qui, surtout, rappelle sa philosophie : avancer, progresser, sans jamais s’arrêter sur les rancunes.





