Alors qu’il poursuit sa rééducation après son opération du ligament croisé du genou droit, Antoine Dupont n’a rien perdu de son influence. En quelques mots, le capitaine du XV de France a relancé un débat explosif au sein du rugby français : celui du salary cap et du droit à l’image des joueurs.
Lors d’une conférence de presse organisée autour de la prolongation du partenariat entre Peugeot et le Stade Toulousain, Dupont a signé une déclaration retentissante. Extrait :
« Les joueurs ne peuvent pas utiliser (leur) image individuelle à travers des contrats de pub classiques », a-t-il regretté, ajoutant que les contrôles autour du salary cap étaient « trop intrusifs ».
Des propos aussitôt repris et commentés dans tout le rugby français. Sud Ouest fait le point.
Car s’il s’agit d’un sujet technique — le droit à l’image et son encadrement dans le calcul du plafond salarial fixé à 10,7 millions d’euros —, la sortie du meilleur joueur du monde a eu l’effet d’une déflagration.
Dans la foulée, la Ligue nationale de rugby a tenu à recadrer le débat.
Elle rappelle qu’aucune interdiction n’existe concernant les contrats d’image personnels, tant que les joueurs déclarent ces revenus et justifient la réalité des prestations effectuées. Extrait :
« C’est un principe de transparence, récemment renforcé, qui vise à éviter tout contournement du plafond salarial par des rémunérations indirectes », a précisé l’institution.
Mais difficile d’éteindre l’incendie : la parole d’Antoine Dupont a fait écho bien au-delà de Toulouse. Ses coéquipiers du XV de France, Grégory Alldritt et Matthieu Jalibert, l’ont publiquement soutenu.
D’autres figures du rugby français ont aussi pris position, parmi lesquelles Bernard Lemaître, président du RC Toulon, Ugo Mola, son manager, ou encore Fabien Galthié, sélectionneur des Bleus.
Pour Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, la question mérite d’être discutée, mais avec prudence. Extrait :
« Le sujet est extrêmement complexe : il y a la volonté que les joueurs puissent, au maximum, avoir un retour sur leur investissement rugby, mais il y a aussi la nécessité de garder un championnat homogène. Ce salary cap a des vertus qui ont fait leurs preuves. Mais il faut le faire évoluer et l’adapter. »
Face à ce vent de fronde, plusieurs dirigeants de clubs montent au créneau. Extrait :
« Toucher au contrôle sur le droit d’image, cela reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore », prévient un président. « Ça signerait peut-être la fin de notre salary cap, un élément fondateur de l’équité de notre championnat. »
Un autre renchérit : « Attention, cela deviendrait trop facile de frauder ! »
Les présidents sont désormais divisés. Le Racing 92 et Castres militeraient pour une baisse du plafond, tandis que Bordeaux-Bègles, La Rochelle, Toulouse et Toulon défendent le statu quo — voire une légère hausse.
Mais au-delà du montant, le véritable enjeu porte sur les mécanismes d’ajustement, notamment les crédits de 180 000 € par international, qui permettent à un club comme Toulouse d’afficher légalement une masse salariale de 13,5 M€.
Ce système, jugé avantageux pour les grosses écuries, pourrait être revu à partir de 2027…
Les débats sont lancés et les discussions intenses…
Affaire à suivre…
