C’est un nouveau coup dur pour le Biarritz Olympique.
Moins de dix-huit mois après son arrivée à la tête du club, Shaun Hegarty a annoncé ce jeudi matin aux joueurs qu’il quittait son poste de président du conseil de surveillance. La nouvelle a ensuite été transmise aux administrateurs et doit être officialisée dans la journée.
Arrivé en avril 2024, l’ancien trois-quarts centre avait racheté le club, avec Marc Baget et Filip Van Der Merwe, pour un euro symbolique à la famille Gave. Il avait alors confié la présidence du directoire à Arnaud Dubois, parti depuis le mois de mai. Pour sauver le club d’une situation financière délicate, Hegarty avait ensuite cédé ses parts à Pierre-Édouard Stérin, devenu propriétaire et garant du financement du BO.
Mais depuis plusieurs semaines, les tensions en interne s’étaient accentuées. Alors qu’une assemblée générale doit prochainement acter le passage du club à un conseil d’administration, Hegarty ne se sentait plus à sa place.
« C’est quelque chose qui n’est pas de notre volonté, on voulait qu’il reste », confie le directeur général Louis de Baudus.
« Son discours, c’est : je n’arrive pas à tenir ma place dans cette organisation-là. Quand quelqu’un ne veut pas, tu ne peux pas forcer les gens. On le regrette, mais on le comprend. »
Dans une lettre adressée aux supporters et actionnaires, Hegarty a expliqué les raisons de son départ :
« Cette décision, mûrement réfléchie, n’a pas été simple, mais je ne peux plus cautionner ni assumer des choix qui ne sont plus les miens et qui, selon moi, mettent en danger l’avenir du club. »
Il dénonce également des « divergences de fond avec la gouvernance actuelle », un « manque de confiance » et un « éloignement des valeurs auxquelles [il] croit profondément ».
« Je reste le cœur rouge et blanc, attaché à ce club et à son histoire. Et si, demain, un projet cohérent et partagé devait voir le jour, je resterai disponible pour y contribuer », conclut-il.
Un nouveau départ symbolique dans un club toujours en quête de stabilité, sur le plan sportif comme institutionnel.
Voici la lettre publiée par Hegarty :
Aux amoureux du BO,
Mesdames, Messieurs les actionnaires,
J’ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de Président du Conseil de Surveillance du BOPB.
Cette décision, mûrement réfléchie, n’a pas été simple, mais je ne peux plus cautionner ni assumer des choix qui ne sont plus les miens et qui, selon moi, mettent en danger l’avenir du club.
Les divergences de fond avec la gouvernance actuelle, le manque de confiance et l’éloignement des valeurs auxquelles je crois profondément ne me permettent plus d’adhérer à ce projet.
Je suis inquiet de la gestion du sportif par les instances dirigeantes, alors même que je continue d’accorder toute ma confiance aux hommes de terrain et aux entraîneurs, dont l’engagement et la compétence méritent d’être salués.
Personne ne peut se réclamer absolument propriétaire d’une entité comme la nôtre.
Le Biarritz Olympique appartient d’abord à ses supporters, par le cœur qu’ils mettent à encourager nos garçons sur le terrain.
Il appartient aussi à son territoire, par son enracinement et par le soutien que la Ville lui apporte, y compris dans les moments difficiles.
Je reste le cœur rouge et blanc, attaché à ce club et à son histoire.
Et si, demain, un projet cohérent et partagé devait voir le jour, je resterai disponible pour y contribuer.
