Les déclarations de Tristan Tedder, vendredi en conférence de presse, continuent d’ébranler Perpignan.
Le demi d’ouverture sud-africain avait exprimé son profond mal-être face à l’ambiance pesante entourant l’USAP, évoquant des critiques incessantes et une pression devenue insupportable.
« Je ne vais même plus en ville, parce que les gens ont toujours quelque chose à dire. Je ne vais plus au restaurant, je fais quoi de ma vie ? », avait-il confié, visiblement à bout.
Ces propos, d’une sincérité rare, ont trouvé un écho immédiat auprès des supporters sang et or. Si certains ont compris la détresse du joueur, d’autres ont jugé sa sortie inacceptable. Dimanche matin, un message publié sur le compte X (ex-Twitter) du groupe de supporters La Penya Trabucayres a remis de l’huile sur le feu : « Les déclarations de Tristan Tedder qui stigmatisent l’attitude des supporters catalans et ses prestations lamentables depuis le début de la saison sont inacceptables. La Penya exige des excuses de sa part. »
Ce post a déclenché une vive polémique, divisant les fans de l’USAP entre défense du joueur et reproches envers ce communiqué jugé excessif.
Interrogé sur la situation, Vincent Panabieres, président de la Penya Trabucayres, a tenu à clarifier sa position via Midi Olympique.
« Je ne partage pas les propos de Tristan Tedder, ils sont exagérés. Peut-être que deux ou trois personnes ont eu des mots déplacés envers lui, mais dire qu’il ne peut plus sortir, c’est faux, archi faux », a-t-il expliqué, tout en condamnant fermement les insultes ou menaces envers les joueurs.
Le représentant des Trabucayres estime que le joueur a eu tort de généraliser le comportement de quelques individus à l’ensemble du public perpignanais.
« Faire Calimero comme ça, je trouve cela déplacé et indécent pour les gens qui se saignent afin de venir au stade. Le tissu économique en Catalogne est en grande difficulté, et malgré tout, les supporters répondent toujours présents », souligne-t-il.
Selon lui, il est tout à fait possible pour les joueurs de vivre normalement à Perpignan. « J’ai croisé un joueur samedi soir, attablé au restaurant avec sa compagne, sans être dérangé. On peut être exigeants sans perturber leur vie privée », précise-t-il.
Vincent Panabieres admet toutefois que sa réaction n’a pas fait l’unanimité. « La situation est grave. Nous, les supporters, sommes garants de l’institution. Quand la direction ou les joueurs dérapent, il faut savoir le dire », affirme-t-il.
En revanche, il salue l’attitude apaisée de Tom Ecochard après la défaite face à Bordeaux-Bègles (12-27). « Tom a été très lucide. Il n’a pas mis d’huile sur le feu, il a rappelé qu’il n’y avait aucun problème avec le public. C’est exactement le ton qu’il fallait adopter », reconnaît-il.
Pour le président de la Penya Trabucayres, il est désormais temps de tourner la page et de se concentrer sur le terrain. « Il faut se recentrer sur le sportif. Il y aura 800 supporters à Montauban. Malgré la situation, nous restons motivés et unis. C’est l’avenir du club qui se joue », rappelle-t-il.
Avant de conclure avec une pointe d’ironie : « Le meilleur moyen de tout apaiser, ce serait que Tristan Tedder marque l’essai de la gagne à Sapiac. »
