
La tension monte encore d’un cran à Perpignan. En difficulté sportive avec sept défaites en sept journées, l’USAP traverse désormais une crise extra-sportive après les propos chocs de Tristan Tedder, vendredi en conférence de presse.
Le demi d’ouverture sud-africain a dénoncé le comportement de certains supporters qu’il juge envahissants, voire agressifs, dans son quotidien.
« Je rentre à la maison, je ne le vis pas bien. Je ne vais même pas en ville, je ne vais pas au restaurant, parce que les gens ont toujours quelque chose à dire. Moi aussi, j’ai envie de vivre. » Des mots forts, rares dans le rugby professionnel, qui ont eu l’effet d’une bombe à Aimé-Giral.
Un vestiaire surpris, un public divisé
En interne, plusieurs joueurs auraient été surpris par la sortie de Tedder, estimant que le sujet aurait dû rester dans le vestiaire comme l’indique le journal L’équipe.
Samedi, face à Bordeaux (12-27), le demi d’ouverture n’a d’ailleurs pas semblé dans son assiette, multipliant les erreurs techniques, symptomatiques d’un mal-être déjà exprimé la veille.
Interrogé après le match, Franck Azéma a tenté de calmer le jeu :
« Il y a des excès, oui, mais je ne veux pas cataloguer notre public à une poignée de mecs. Ce serait leur accorder trop d’importance. »
Même son de cloche du vétéran Tom Ecochard, fidèle de l’USAP :
« Je comprends Tristan, mais je n’ai aucun doute sur le soutien de nos supporters. Il faut dédramatiser. »
La Penya Trabucayres rallume la mèche
Mais dimanche matin, l’incendie s’est rallumé. Le principal groupe de supporters, la Penya Trabucayres, a publié un message virulent sur X (ex-Twitter) :
« Les déclarations de Tristan Tedder qui stigmatisent l’attitude des supporters catalans et ses prestations lamentables depuis le début de la saison sont inacceptables. La Penya exige des excuses. »
Une publication assortie de commentaires acerbes – « À 20 000 par mois, je ne vais pas pleurer », « Qu’il laisse sa place s’il n’est pas prêt à se battre pour l’USAP » – qui a provoqué la colère du club selon le journal sportif.
Le président François Rivière, contacté par L’équipe, n’a pas souhaité réagir.
Dans ce climat déjà lourd, la fracture entre une partie du public et le vestiaire semble plus visible que jamais.
À six jours d’un déplacement crucial à Montauban, Perpignan devra tenter de se ressouder dans la tourmente – sur le terrain comme en dehors.







