
Douze ans à Castres, deux Boucliers de Brennus et un tempérament de feu : Rory Kockott a marqué l’histoire du Top 14. Mais à 38 ans, l’ancien demi de mêlée a choisi un nouveau défi. Désormais entraîneur de la défense du Stade Français, il poursuit sa métamorphose, sans renier son caractère.
Il s’est longuement confié via Midi Olympique.
Toujours aussi direct, Kockott plante le décor dès le début de l’entretien : « Je ne lis rien et je me méfie des médias. J’ai quarante minutes devant moi. »
Lucide sur son parcours, il confie avoir vécu à Paris « peut-être [sa] meilleure saison de rugby » et assure avoir « découvert ici un groupe qui avait faim, qui avait envie de progresser, qui était intelligent et plein de finesse ».
S’il a choisi de revenir dans la capitale, c’est aussi grâce à son entourage. « C’est ma femme qui m’a poussé à accepter. Elle me connaît mieux que personne. Elle savait qu’au fond de moi, j’en avais envie. J’ai donc dit oui pour l’aventure humaine, pour développer tout le potentiel de ce groupe. »
Kockott ne s’en cache pas : il n’a plus rien à prouver, mais encore beaucoup à transmettre. « Je le fais aujourd’hui parce que, dans vingt ans, je ne veux plus être sur le bord d’un terrain à entraîner. Hors de question. Aujourd’hui, je me régale. J’ai tombé l’armure, ouvert mon cœur et mon esprit à cette équipe que je veux voir grandir. »
Sa complicité avec Morgan Parra, son ancien rival, surprend. « « Mo » avait évidemment le talent de jouer jusqu’à 39 ans… Mais il n’en a pas eu envie. Je lui ai dit en arrivant que le problème, c’est qu’il n’avait pas les couilles pour continuer. En fait, tout le monde m’a posé cette question, mais ça s’est super bien passé. D’abord, on a bien rigolé ensemble. Mais surtout, cette saison-là, on a vraiment bien travaillé. C’est ce qui était le plus important. »
Il précise que sa collaboration avec Morgan Parra se passe bien. Extrait:
« On a réussi à créer des choses. Parfois, ce n’est pas facile quand tu prends de l’âge. On y met beaucoup d’émotions. Mais nous sommes dans la construction et la compréhension entre nous est vraiment très bonne. Moi, j’ai l’obligation d’appréhender des choses défensivement pour que l’attaque de « Mo » soit bonne. Lui, il doit voir des choses en attaque par rapport à ma défense. »
Et s’il hurle encore dans le micro les jours de match, Kockott en rit :
« Les kinés disent que je leur casse les oreilles. Je pense surtout qu’ils mettent le son trop fort. »
Toujours aussi entier, Kockott ne change pas : il gagne, il râle, il vit. Mais cette fois, c’est en costume qu’il guide les Soldats Roses.







