
Le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti s’est longuement confié via La Dépêche.
Ce-dernier a notamment expliqué pourquoi il a souhaité faire son retour au sein du Comité directeur de la LNR. Extrait:
« Je ne m’étais pas représenté il y a quatre ans parce que franchement, j’en avais un petit peu marre et que dans mon emploi du temps, c’était un petit peu compliqué entre le club, mes entreprises et ma vie personnelle. Et là, j’ai eu envie de revenir parce que je trouvais que sur certains sujets, on manquait un petit peu de pragmatisme. Donc j’ai voulu revenir, retravailler, et me remettre au service du collectif. »
Selon lui, être au sein du Comité directeur de la Ligue n’est pas obligatoire, mais ça reste important. Extrait:
« Obligatoire, non. Important, oui, certainement. Vous savez, parfois, ce sont des petits détails qui vous font revenir sur un sujet ou changer d’avis. En l’occurrence, c’était plus des petits détails qu’une grande mission. »
Il a ensuite donné sa position concernant le Salary Cap, le sujet très épineux du moment.
Selon lui, baisser le Salary Cap n’est pas une bonne solution. Extrait:
« Je n’ai pas une position ultra-tranchée. J’ai beaucoup écouté les débats de mercredi. Je suis intervenu plutôt en fin de séance. Les débats étaient plutôt apaisés, ce n’était pas violent. Chacun défendait un petit peu son intérêt personnel, rien de surprenant, c’était tout à fait normal. Je ne suis pas pour une baisse, parce qu’aujourd’hui, je pense qu’on a atteint un stade où la plupart des clubs sont capables d’atteindre le salary cap maximal (10,7 M€, NDLR), donc ce n’est pas la peine de le baisser.
Et puis le baisser, ça ferait moins de joueurs ou baisser les salaires. Je pense que ce n’est pas une tendance souhaitable, qu’il faut qu’on garde deux choses en tête, qui sont capitales. Pourquoi a-t-on fixé un salary cap ? Pour deux raisons principales. La première, c’est que s’il n’y avait pas de salary cap, il y aurait un déséquilibre économique très, très fort dans le rugby français. Or, on sait aujourd’hui que le déficit cumulé du rugby français, c’est 67 millions d’euros. Et on sait qu’il y a 10 clubs sur 14 qui sont en déficit. Donc, on voit bien que c’est un outil indispensable. Sinon, la situation serait pire.
Puis il faut veiller à une équité sportive. Moi, si on s’inscrit dans une compétition en disant : « Je veux la voiture la plus rapide, vous vous démerdez », c’est un sport qui ne m’intéresse pas. Je n’en veux pas de la voiture la plus rapide. La beauté du sport, c’est l’équilibre des chances et le fait que sera récompensé le plus déterminé, celui qui a le mieux formé, celui qui a le plus travaillé. Voilà ce qui m’intéresse, c’est ça le sport pour moi. C’est ma conception, je n’y dérogerai jamais. Donc l’équité sportive, elle est globalement maintenue par le salary cap. Si vous ne l’aviez pas, vous auriez deux ou trois clubs aux moyens illimités qui domineraient totalement le championnat, tous les autres seraient en galère. Personne ne veut d’un championnat comme ça. En tout cas, moi, je ne veux pas. »
Selon lui, les clubs qui trichent avec le Salary Cap doivent être sanctionnés sportivement et non pas que financièrement. Il explique pourquoi :
« La définition que j’avais faite, qui avait été mal interprétée par certains sciemment, c’était de dire que dans le respect du salary cap, il ne peut pas y avoir que des amendes financières, il doit y avoir des amendes de points. Sinon, vous pouvez très bien tomber un jour sur quelqu’un qui a des moyens illimités et qui aurait dit : « Je ne respecte pas le salary cap et je paierai les amendes qui vont avec. »
C’est ça, le danger. Et là, le règlement ne prévoyait aucune limite à ça. Avec l’instauration du barème de points, vous ne pouvez plus faire ça parce que si vous trichez et que vous êtes pris, vous aurez aussi des points en moins. Ça, c’était un garde-fou qui manquait dans le règlement. »







