
À Perpignan, la saison tourne à la débâcle. L’USAP, lanterne rouge après huit journées, accumule revers sportifs, turbulences internes et sanctions disciplinaires. La situation, inédite depuis la création du Top 14 en 2005, laisse un club pris dans une spirale alarmante.
Dimanche soir, le coup de grâce est venu avec une défaite face à Montauban, jusque-là sans succès. Quelques heures plus tard, un communiqué sèchement formulé tombait : le manager général Franck Azéma est mis en retrait, remplacé temporairement par son adjoint Mathieu Cidre.
Le club affirme que la future organisation sportive sera annoncée plus tard. Un départ supplémentaire après ceux déjà actés début octobre dans le staff, sans effet positif.
Le demi d’ouverture Tommaso Allan résumait l’atmosphère étouffante d’une phrase : « Il y a toujours un truc qui va pas ».
Un projet fragilisé malgré des investissements
Arrivé en 2023, Azéma n’a jamais réussi à installer l’USAP au-dessus de la 10e place comme le rappelle Rugby Pass. Pourtant, l’intersaison avait nourri quelques ambitions : prolongation de Posolo Tuilagi, recrutements internationaux, volonté affichée d’éviter le barrage de fin de saison. Le début de championnat a balayé ces espoirs.
Après huit journées, Perpignan n’a toujours pas inscrit le moindre point. Un cas sans précédent.
Un Top 14 impitoyable
L’écart se creuse : Montauban compte désormais sept unités d’avance, tandis que Lyon — premier non-relégable potentiel — en affiche déjà dix-huit. L’USAP est isolée, et une pause de deux semaines approche sans garantie d’amélioration.
Blessures en série et tensions en tribunes
À l’hémorragie sportive s’ajoute une liste de blessés inquiétante (Lucas Velarte, Jake McIntyre, Posolo Tuilagi). Mais l’image du club a aussi été écornée hors du terrain.
Lors de la troisième journée, une bagarre a éclaté en bord de pelouse. Dans la foulée, des spectateurs ont lancé bière et insultes, et l’un d’eux est même descendu sur la pelouse avant d’être maîtrisé. Résultat : la Ligue a décidé de contraindre l’USAP à disputer un match loin d’Aimé-Giral, à au moins 75 kilomètres.
Quel avenir ?
La fenêtre internationale arrive, laissant deux semaines sans Top 14. Ce répit forcé pourrait être le dernier moment pour stopper l’effondrement.
À l’heure actuelle, rien ne dit que l’USAP réussira à se relever. Une chose, en revanche, est certaine : le club catalan joue gros, très gros.







